Esmod : comment l'école de mode s'est développée à l'international

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Esmod : comment l'école de mode s'est développée à l'international
ESMOD - 70 Ans // © 
Présente dans une quinzaine de pays, l'Esmod, fondée en 1841, a connu un incroyable développement à l’international à travers un réseau unique de franchisés, créés parfois par d’anciens élèves étrangers de l’école. Retour sur l'expansion d'une école de mode qui fête cette année ses 170 ans.


« Imaginez qu’une voyante ait dit à Alexis Lavigne que son école serait présente dans une quinzaine de pays, et plus encore qu’un petit Japonais immigré à Paris en serait le président. La vérité est plus incroyable que la fiction ! » a déclaré Satoru Nino, P-DG d’Esmod, dans les salons de l’hôtel de ville, très honoré de recevoir la médaille Grand argent de la Ville de Paris des mains de Lyne Cohen Solal, adjointe au maire de Paris. Le 1er juillet 2011, d’autres directeurs des franchises Esmod à l’étranger ont reçu une médaille d’argent : Silvia Kadolsky et Dorothea Beisser, qui dirigent Esmod à Berlin et Munich, Yoon Chung Park, pour Séoul, Nils-Christian Ihlen-Hansen pour Oslo, et Mounira Rassas, qui dirige Esmod à Sousse et Tunis.

Ancien élève, Satoru Nino crée une franchise à Tokyo

Alexis Lavigne a non seulement créé l’école, mais a aussi inventé une méthode d’enseignement, et enfin déposé des brevets pour le buste mannequin et le mètre-ruban imperméabilisé. Ses descendants reprendront le flambeau jusqu’en 1976, date à laquelle l’école est rachetée par Paule Douarinou qui s’occupe de la gestion, et Annette Golstein, styliste, qui introduit les cours de style dans l’école et structure l’enseignement sur deux puis trois ans. À partir de ce moment, les effectifs explosent, atteignant les 1.007 élèves en 1982.

En 1984, un ancien élève, Satoru Nino, Japonais qui deviendra le futur président de l’école, repart dans son pays avec la ferme volonté de créer une école en franchise à Tokyo. À l’époque, les écoles de couture japonaises sont nombreuses mais ne rivalisent pas avec la créativité occidentale. Il réitère ce premier succès en ouvrant, en 1994, une deuxième école à Osaka. En dehors du Japon, le développement à l’international se poursuit au rythme d’un franchisé par an. « Au départ, raconte Catherine Örmen, auteur d’un livre sur l’histoire de l’école (1), les professeurs, tous d’anciens élèves, étaient formés à Paris sous la houlette de Paule Douarinou, puis envoyés deux ans sur le site à l’étranger afin de former des professeurs sur place. Car, si chaque école possède sa propre culture, c’est la méthode conçue à Paris qui est ensuite traduite et diffusée à l’étranger. »

Un partenariat avec le CNAM

En 1996, les propriétaires partent en retraite et l’école est à vendre. C’est tout naturellement Satoru Nino, qui a si bien réussi à Tokyo et Osaka, qui prend la direction du groupe et continue le développement de l’école. Le nouveau président cherche en particulier à améliorer la reconnaissance académique. Un accord est signé entre l’ISEM (cursus de marketing de mode) du groupe Esmod et le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) qui permet à des élèves d’obtenir un bachelor CNAM/Esmod en « gestion de l’innovation des entreprises de mode ». En 2011, l’établissement obtient le titre certifié niveau II (bac+3). Pour bâtir son dossier, l’école se fait aider par un amoureux du Japon, Olivier Gerval, qui a lui-même obtenu un niveau II pour son école, l’Olivier Gerval Fashion Design Institute. Une expérience qu’il a mise au service d’Esmod.

Une prochaine joint-venture en Malaisie

L’école continue son développement. Elle est aujourd’hui implantée dans une quinzaine de pays, principalement en franchise, comme au Japon, soit comme Esmod Sao Paulo et Moscou, en partenariat avec des universités. L'Esmod s’est aussi beaucoup développée en province où elle possède quatre succursales à Lyon, Roubaix, Bordeaux et Rennes. En 2012, l’école doit s’installer à Kuala Lumpur en Malaisie, en joint-venture avec une école locale, The One Académie. « Mais c’est à Paris que les effectifs restent les plus nombreux, tout simplement parce que beaucoup d’étudiants étrangers souhaitent finir leur cursus dans la capitale pour effectuer leur stage auprès de créateurs français », explique Christine Walter-Bonini, nouvelle directrice de l’école depuis 2005, qui conclut : « Pour les étrangers, Paris est plus que jamais la capitale mondiale de la mode. »

(1) Saga de mode, 170 ans d’innovations (Esmod éditions).


L’Esmod en bref

• 1.500 étudiants en France, 4.000 dans le monde.
• 220 professeurs en France (permanents et intervenants).

Ses implantations à l’étranger :
Berlin, Beyrouth, Damas, Dubaï, Istanbul, Jakarta, Moscou, Munich, Osaka, Oslo, Pékin, Sao Paulo, Séoul, Sousse, Tokyo, Tunis.
Esmod en France : Bordeaux, Paris (Esmod/Isem), Roubaix (Esmod/Isem), Rennes, Lyon.

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