Étude de Paris-Dauphine : « La ville idéale n’est pas une ville étudiante »

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Paris ? Dijon ? Toulouse ? Quelle grande ville attire le plus les Français ? Des chercheurs de l’université Paris-Dauphine ont mené une étude* sur le sujet.

"Nous sommes partis des soldes migratoires (entrées-sorties des ménages) des 100 plus grandes agglomérations françaises entre 1989 et 2006. Nous avons pris à la fois en compte le solde absolu (le nombre d’habitants entrants et sortants) et le solde relatif (le nombre d’habitants entrants et sortants rapporté à la taille de l’agglomération)", explique François Cusin, co-auteur du palmarès et enseignant-chercheur de sociologie à Paris-Dauphine.

Une typologie en huit classes, des villes "qui gagnent le plus" d'habitants aux villes "qui perdent le plus", a pu ainsi être définie. Dans un second temps, les auteurs de l’étude ont cherché parmi 200 critères (dans les thématiques emploi, santé, logement, commerce, environnement, etc.) ceux qui jouaient le plus sur l’attractivité.

Les étudiants vont et viennent

Surprise de taille : "la ville idéale n’est pas une ville étudiante", révèle l'étude. "Deux tiers des villes les plus universitaires, comme Lyon, Rennes, Nantes, Strasbourg ou Lille, sont déficitaires, indique François Cusin. Mais Toulouse est un bon contre-exemple", ajoute-t-il.

Une forte densité d’établissements supérieurs est une variable à effet négatif. Autrement dit, cela ne suffit pas à fixer les jeunes venus étudier. Les diplômes sont même considérés comme des "passeports pour la mobilité" lorsque l’offre d’emplois qualifiés ne suffit pas.

Autre facteur négatif : la densité de ZEP (zones d’éducation prioritaire), synonyme de quartiers difficiles.  

Paris à part

Dans le classement de Dauphine, Paris fait bande à part avec son déficit migratoire absolu (- 145.000 habitants en sept ans !). Une goutte d'eau au regard du poids démographique de cette métropole internationale.

"La capitale attire massivement les étudiants et les professions intellectuelles et refoule les retraités et les familles. Son modèle de développement est plus axé sur la compétitivité économique que l’attractivité résidentielle. Pour caricaturer : Paris importe des naissances et exporte des décès", déclare François Cusin. Mais en marketing urbain, attirer les jeunes, c’est toujours bon pour l’image.

Téléchargez l’étude complète.

Retrouvez également le palmarès 2009 des villes où il fait bon étudier sur letudiant.fr .

*"L’attractivité résidentielle des agglomérations françaises – enjeux, mesures et facteurs explicatifs". Une étude publiée par l’université Paris-Dauphine et le Crédit Foncier.

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