Evaluation des universités : l’AERES publie sa première synthèse nationale

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Le premier panorama complet de l’enseignement supérieur en France publié le 11 janvier 2011 par l’AERES (Agence évaluation de la recherche et de l’enseignement) constitue une impressionnante synthèse de données. Résultat de quatre campagnes d’évaluations (2007-2010), ces « Analyses régionales des évaluations » recensent, académie par académie, les caractéristiques et points forts de chaque université, tant en matière de formation que de recherche.

Ces évaluations représentent au final quatre années de travail, soit 10 000 évaluations par plus de 4500 experts français et internationaux.

Pas un palmarès
«Ce n’est pas un palmarès », a précisé Jean-François Dhainaut, le président de l’Agence lors d’une conférence de presse le 11 janvier 2011. « Du fait du décalage dans le temps des campagnes, les établissements de la première vague, évalués en 2007, risqueraient d’être pénalisés par rapport à ceux évalués en 2010. » Par ailleurs, la méthodologie d’évaluation a également évolué au cours des quatre vagues. Il s’agit donc plutôt d’une « photographie de la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche. »

Chaque université est présentée sous forme d’une fiche synthétique avec ses grandes caractéristiques, complétée d’un page de données chiffrées (population étudiante, personnels, comptes financiers, etc…). Viennent ensuite l’analyse des formations de licence, puis l’analyse des activités de recherche  des formations adossées à la recherche (master, doctorat). L’échelle de notation s’échelonne de A +  (unité de recherche de très haut niveau ou formation excellente) à C (unité de recherche qui doit améliorer sa qualité ou formation ne répondant pas aux critères d’évaluation).

Lyon et Paris bons élèves
Au niveau des meilleures licences, on les retrouve tant « dans les universités de taille modeste » (notamment à Valenciennes,  Chambéry, Clermont, Metz, St-Etienne) que dans les académies de Lyon et Paris. «La qualité des formations lyonnaises tant en licence qu’en master est fortement à souligner.»

Collaboration entre les acteurs du supérieur
«Ce document montre que la collaboration entre les différents acteurs de l’enseignement supérieur est devenue effective», a insisté le président. Parmi les exemples de cette collaboration, ont été cités notamment les relations entre universités et les écoles au sein des PRES de Lyon, Toulouse Nancy, mais aussi les liens entre universités et unités de recherche (à Grenoble, Montpellier, Caen, Orléans…) ou avec les CHU (Ile-de-France, Lille, Nantes, Montpellier.)

L’essor des métropoles
« Le boom des grandes métropoles » constitue l’autre constat relevé par Jean-François Dhainaut. La réponse aux appels à projets (Opération Campus, grand emprunt) a permis à un certain nombre de PRES (Ile de France, Rhône-Alpes, PACA, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux) d’atteindre « une masse critique ». «On constate un décalage entre ces métropoles et les régions ou le nombre d’enseignants-chercheurs et de chercheurs est inférieur à 500. Pour ces dernières, des collaborations seront indispensables pour atteindre cette masse critique » Le président de l’AERES a pris en exemple le rapprochement des PRES Bretagne et Pays de Loire qui a permis «d’augmenter le potentiel de recherche à 750 chercheurs et enseignants-chercheurs dans les unités notées A+. » Autre exemple cité : l’université de Savoie qui, «en collaborant efficacement avec Grenoble, s’est fait une place en physique des particules et en physique théorique.»

Etendre la cartographie aux écoles
En conclusion, Jean-François Dhainaut a souhaité étendre cette évaluation cartographique aux écoles et a déclaré que le document serait ainsi réactualisé et complété chaque année.

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