L’Ecole nationale supérieure de la police (ENSP) a signé, le 31 août 2012 à Lyon, un partenariat de formation avec l’Ecole supérieure des agents de recherches privés (ESARP) représentant la profession de détective privé. Ce partenariat porte sur des modules de formation continue concernant dans un premier temps les « disparitions de personnes » qui se dérouleront au sein de l’ENSP.
« C'est une première historique !, se réjouit Samuel Mathis, patron d’une agence de détectives et directeur de l’ESARP, qui forme chaque année environ 150 détectives en formation continue. Jusqu'à présent policiers et privés étaient deux mondes étanches, les uns ne voulant rien lâcher de leur domaine régalien, les autres craignant de perdre en liberté. Or, ce rapprochement contribue à créer des passerelles entre public et privé à l’heure où notre profession est reconnue et encadrée par une législation claire ».
Une profession encadrée par une loi et un code de déontologie
Pour rappel, ce n’est que depuis 2003 que le métier de détective privé (qui concerne 2.000 à 3.000 collaborateurs pour environ 1000 agences recensées en France) a été effectivement encadrée par une loi et par un Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Aussi, les missions de ces professionnels qui suscitent autant de littérature que de fantasmes ne font l’objet d’un code de déontologie que depuis ce mois de juillet 2012 ! « Le rôle du détective moderne consiste essentiellement à apporter des preuves dans une procédure judiciaire en cours ou à venir », précise Samuel Mathis en estimant que l’activité concerne 40% d’affaires familiales (les adultères en tête !), 40% d’affaires d’entreprise et 20 % d'affaires divers dont les recherches de personnes disparues…
Deux formations initiales à venir
Prochaine étape pour cette profession en pleine mutation : la création d’un référentiel formation et métier qui pourrait aboutir dès 2013 à la mise en place de deux formations initiales reconnues, l’une, accessible à bac, d’enquêteur privé (en 4 mois), l’autre de directeur d’enquête ou d’agence, accessible à bac + 2 (en 15 à 16 mois), avec le soutien de l'Ecole nationale supérieure de police . Un dernier verre, Monsieur Marlowe ?
