Geni, trois incubateurs réunis dans le Nord

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Geni (Grandes Ecoles du Nord Incubation) souffle sa première bougie. Avec cinq écoles fondatrices (Arts et Métiers ParisTech – Centre de Lille, Ecole Centrale de Lille, Ecole des Mines de Douai, ENSAIT et ESC Lille), ce mastodonte de la valorisation réunit trois incubateurs : APUI, CFK et Innotex. Efficace, cette plateforme d’incubation aide les porteurs d’une idée technologique et innovante à faire aboutir leur projet d'entreprise. 

Premier objectif de cette union : obtenir une meilleure visibilité. Mission réussie puisqu’une centaine de projets sont actuellement accompagnés par le Geni . Les porteurs « accompagnés » disposent ainsi de moyens humains, financiers et pratiques pour passer les différents stades de validation de leur projet. En bout de course, ils sont évalués par un comité qui décide de la mise en incubation, ou la refuse.

Sur les 100 projets accompagnés en 2008 , 70 sont ainsi en incubation. Cela signifie un accompagnement plus important, des moyens supplémentaires, avec en ligne de mire l’aboutissement du projet dans le secteur économique. Dans ce milieu des technologies, la période d’incubation est en moyenne de deux ans. « Pendant ces deux années, nous allons valider les aspects commerciaux, juridiques, la question de la propriété intellectuelle, les aspects techniques, vérifier qu’il existe un vrai marché pour ce produit, etc. », explique Patrick Tiberghien, responsable de l’incubateur de l’école des Mines (APUI).

L’esprit d’entreprendre pour tous

Longue, cette période peut être difficile pour les futurs entrepreneurs. Ceux qui seraient en difficulté financière peuvent recevoir une aide directe de 1250 euros par mois, financée par le Conseil régional du Nord-Pas de Calais, pendant un an. « Beaucoup ont en effet arrêté leur activité pour se lancer dans leur projet », explique le responsable de l’APUI .

Les étudiants ou anciens élèves des cinq écoles fondatrices ne sont pas les seuls qui viennent frapper à la porte du Geni. Ils représentent 10 % à 15 % des porteurs de projets. D’où viennent les autres volontaires ? De tous les horizons, universités, écoles d’ingénieurs, des autodidactes, des entrepreneurs en cessation d’activité qui souhaitent repartir sur une autre idée. « Nous avons même des retraités », note Patrick Tiberghien. Seule condition : une idée technologique à caractère innovant, facilement transférable au modèle économique.

Trois incubateurs en un = plus de compétences

Autre avantage de réunir ces trois incubateurs : la mutualisation des compétences. « Les coûts d’accompagnement d’un porteur de projet sont très lourds », explique Patrick Tiberghien. Chaque incubateur apporte son domaine d’excellence dans l’accompagnement. Par exemple, le CFK (Centre Frédéric Kuhlmann) est spécialiste du management et des études de marchés. Spécialiste du textile, Innotex dispose également d’un lien privilégie avec les pôles de compétitivité. Ce qui permet d’avoir accès aux laboratoires mais surtout d’être plus proche du milieu économique. APUI est axé sur la formation, la sensibilisation des porteurs au milieu des entrepreneurs et sur l’ingénierie financière.

Un mastère en entrepreneuriat

Unis, les trois incubateurs bénéficient également des compétences des cinq écoles qui se sont lancées dans ce projet d’envergure. Centrale Lille propose ainsi un mastère spécialisé « Création d’entreprise et entrepreneuriat » , qui permet aux étudiants d’obtenir un diplôme, tout en consacrant leur année au montage de leur projet d’entreprise. Les porteurs de projets ont également à leur disposition la compétence de 17 professionnels de la création d’entreprise, salariés des 5 établissements. « Nous nous appuyons aussi sur un réseau de professionnels pour les formations, les ateliers, les études, les expertises… », précise Patrick Tiberghien.

15 entreprises créées en 2008

Qui finance cet accompagnement de longue haleine ? Le budget de la plateforme est en effet de 2,9 millions d’euros pour l’année 2008. Premier financeur : les cinq écoles pour le tiers du total. Y participent également les collectivités territoriales*, l’Etat, l’Europe et la CCI du Grand Lille. « Etant donné nos résultats, nous avons créer des attentes. Le budget devrait donc être en augmentation », estime le responsable d'APUI, confiant.

De bons résultats ? 15 entreprises ont en effet été créées en 2008. Et ce n’est qu’un début. Avec une période d’incubation de deux ans, les heureuses nouveaux-nées étaient déjà dans la couveuse avant la réunion des trois incubateurs, en septembre 2008. Lorsque ces derniers fonctionnaient chacun de leur côté, une soixantaine de projets étaient déjà en incubation. Avec la synergie, le rythme des naissances va s’accélérer. « Notre objectif est de créer plus de vingt entreprises par an, à plus long terme atteindre les 40 créations par an », projette Patrick Tiberghien.  

* Conseil général du Nord, Conseil régional Nord-Pas de Calais, Communauté d’agglomération du Douaisis, Lille métropole communauté urbaine.

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