Grande-Bretagne : les universités accros aux étudiants étrangers

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet Publié le

Peter Williams, directeur de la QAA (Quality Assurance Agency), l'organisme d'Etat chargé de contrôler la qualité de l'enseignement supérieur en Grande-Bretagne, vient de jeter un pavé dans la mare du financement des universités britanniques. Selon plusieurs études internes réalisées par la QAA, les institutions d'enseignement supérieur britanniques deviennent de plus en plus dépendantes des frais de scolarité payés par les étudiants étrangers : ils sont environ trois fois plus élevés que ceux des étudiants membres de l'UE. Une université aurait même une proportion d'étudiants étrangers supérieure à 40%.

Les universités anglaises deviendraient également de moins en moins regardantes sur le niveau des étudiants étrangers recrutés, elles fermeraient les yeux sur le plagiat des étudiants étrangers et seraient aussi de plus en plus laxistes dans leur notation. Selon Peter Williams, "certains étudiants étrangers estiment même qu'il leur suffit de payer pour obtenir un diplôme. Nous devons être clairs sur le fait que ça ne se passe pas comme ça ici".

En plus de dénoncer cette nouvelle dépendance financière des universités britanniques, les rapports de la QAA critiquent le système actuel d'évaluation et de notation qu'ils considèrent comme obsolètes et non adaptés au monde moderne caractérisé par le consumérisme et la globalisation. Peter Williams parle notamment d"inconsistances" dans l'évaluation en général, de "faiblesses" dans la manière de gérer les problèmes de plagiat, de "difficultés continuelles" pour classifier les diplômes et enfin d'un "mauvais usage" des examinateurs externes. Il appelle à l'abolition du système actuel d'évaluation et ouvre le débat.   

De notre correspondante à Londres, Élisabeth Blanchet | Publié le