IAE Paris : un plan stratégique pour davantage d'autonomie et consolider le leadership

Agnès Millet Publié le
IAE Paris : un plan stratégique pour davantage d'autonomie et consolider le leadership
Eric Lamarque fait le point pour EducPros sur le plan stratégique 2022-2024 de l'IAE Paris. // ©  IAE de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
Renouvelé en août 2021 à la direction de l'IAE Paris-Sorbonne Business School, Éric Lamarque présente sa stratégie 2022-2024. Pour "consolider le leadership" de l'établissement, l'objectif est de passer aux RCE. En obtenant plus de marge de manœuvre immobilière et RH, l'IAE vise une accréditation internationale.

C'est un plan stratégique 2022-2024 "ambitieux mais réaliste", s'appuyant sur les réalisations de son précédent mandat, que présente Éric Lamarque, le 30 mars 2022. À l'actif du directeur de l'IAE de Paris : un fonds de roulement doublé et un budget de 15 millions d'euros, alimenté de 60% de ressources propres (mécénat d'entreprise, apprentissage). "Un matelas financier déterminant pour les évolutions à engager", précise-t-il, car pour l'établissement, il est temps d'investir."

Dans le viseur de l'IAE, la "consolidation de son leadership de l'enseignement supérieur public dans le domaine des sciences de gestion et de management".

Vers un passage aux RCE (responsabilités et compétences élargies) pour l'IAE de Paris

Pour rester dans la course, l'IAE sollicite un passage aux RCE pour 2023 ou 2024, afin d'avoir davantage d'autonomie. "Aujourd'hui, en termes d'organisation et de qualité, nous sommes prêts. Nous avons déjà presque fait le maximum de ce que l'on pouvait faire, avec nos équipes", souffle le directeur.

Pour passer le cap, les RCE semblent le bon levier, sans demander de subventions supplémentaires. Des échanges sont en cours avec les tutelles : le Mesri et la direction générale des Finances publiques (ministère de l'Économie). Sous statut d'Établissement public à caractère administratif (EPA), associé à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l'établissement pourrait devoir changer de statut et devenir grand établissement.

Le passage aux RCE et les ressources de l'IAE de Paris permettraient notamment d'avoir une marge de manœuvre dans les recrutements d'enseignants-chercheurs.

Avoir un campus identifiable pour accueillir davantage d'étudiants

Autre but affiché : mettre en place une stratégie immobilière. L'IAE de Paris se sent à l'étroit et mal identifié dans ses trois bâtiments du campus de l'Université Paris-Cité (13e arrondissement).

L'établissement souhaite repérer et aménager des locaux, pour la rentrée 2024, pour un campus visible, unifié, permettant de créer une identité. "Nous souhaitons rester sur ce site ou dans le même quartier", glisse Éric Lamarque.

Car l'IAE de Paris ne peut presque plus croître. Accueillant un peu moins de 2.700 étudiants par an, dont 75% en formation continue, seules une centaine de nouvelles places en apprentissage et 50 en formation continue seront ouvertes, d'ici 2024. De quoi générer tout de même 1 million d'euros de recettes supplémentaires.

"Pour être au niveau de nos concurrents, notre arbitrage est de bien faire les choses, mais avec une amplitude moindre. Cela nous rend très sélectifs. Je trouve catastrophique de ne pouvoir prendre que 10% des candidats alors que des jeunes ont le niveau".

Augmenter les équipes administratives et pédagogiques (qui comptent une quarantaine d'enseignants) pourrait desserrer cette tension, sans "augmenter nécessairement massivement le nombre d'étudiants".

Vers une accréditation internationale pour l'IAE de Paris

Par ailleurs, ce changement est en phase avec l'ambition de l'IAE de Paris de proposer "une alternative crédible" aux établissements privés. Pour ce faire, l'école de management publique doit se plier aux mêmes standards et donc viser une accréditation internationale, à cinq ans. "Un choix fort", selon Éric Lamarque, qui ne l'envisageait pas, il y a cinq ans.

En interne, l'IAE doit évaluer le travail à accomplir pour parvenir au précieux sésame. Il faudra également arbitrer entre l'EFMD et AACSB, qui a la préférence du directeur.

Dans la même mouvance, l'IAE de Paris veut également être plus visible à l'international et développer la mobilité de ses étudiants, en s'appuyant sur l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et son alliance Una Europa, regroupant huit universités européennes. L'IAE crée aussi un double diplôme avec l'UQAM (Canada) et développera des formations en anglais.

Muscler les relations entreprises, la recherche

Et l'IAE souhaite aller plus loin dans ses relations entreprises et ce dès 2023. A cette date, une filiale sera créée pour gérer les activités commerciales avec les entreprises, autour de trois missions : créer un incubateur, développer des formations courtes non diplômantes et fournir des prestations de conseil aux entreprises, en s'appuyant sur les chaires.

Les recettes serviront aux activités de recherche puisque l'amélioration de la visibilité et de la valorisation de la recherche sont un autre axe stratégique. Une meilleure collaboration avec le laboratoire de l'École de management de la Sorbonne fait partie des priorités.


Des chantiers ouverts pour la RSE et le développement durable à l'IAE de Paris
Deux chargés de mission sont dédiés aux questions environnementales et sociétales. L'un des chantiers concerne la compensation carbone et la discussion a été ouverte avec les personnels au sujet des mobilités. Au-delà du pilotage de l'organisation, ils ont pour projet d'intégrer ces préoccupations au niveau des enseignements, en capitalisant sur la recherche de l'IAE.

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