« Quelle autonomie dans l’autonomie ? » se demandent les écoles d’ingénieurs internes ou rattachées aux universités avec la réforme engagée par le gouvernement. Ces écoles ont exprimé leurs inquiétudes lors de la dernière assemblée générale de la Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), le 8 juin dernier. Environ un tiers des 220 écoles d’ingénieurs françaises sont aujourd’hui intégrées ou rattachées à une université. La loi de 1984 leur confère, à travers différents statuts, une autonomie financière et stratégique. Mais, avec la nouvelle loi en préparation, elles craignent de devenir une composante de l’université comme d’autres UFR. Des facultés d’ingénierie, en quelque sorte. S’agite le spectre d’une université transformée en « grosse machine à uniformiser ». C’est pourquoi la CDEFI, favorable à la mise en place d’une gouvernance renforcée de l’université, prône une conception fédérale pour son organisation interne. « Ce modèle permet de préserver la légitimité des acteurs les plus proches du terrain », assure Paul Jacquet, premier vice-président de la Conférence. Conscient du désarroi, le directeur général de l’Enseignement supérieur, Bernard Saint-Girons, se veut rassurant : « La loi ne traitera pas tout et ne résumera pas tout. Au-delà d’elle, un travail sera effectué sur ces questions. L’État jouera son rôle de régulateur dans les nouveaux schémas. L’université ne se réformera pas contre ou sans les écoles, et inversement. C’est dans la diversité que nous trouverons une voie spécifique. » À suivre dans les décrets d’application de la loi.
Inquiétude sur de possibles « Facultés d’ingénierie »
La personnalité du jour
Vincent Thomas
Président de l'université de Bourgogne
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