"J'espère que cette situation ne se reproduira jamais, et nulle part." Pierre-Michel Bousquet est directeur des études du département Statistique et traitement informatique des données (Stid) à l'IUT d'Avignon (Vaucluse). Vendredi 17 avril, il a organisé une matinée d'examen dans le McDonald's situé à proximité de l'établissement, pour une vingtaine d’étudiants de deuxième année. La veille au soir, les enseignants avaient appris, par un email de la présidence de l'université, la fermeture de tous les locaux universitaires suite à une bousculade liée à la mobilisation.
Des épreuves non validées par l'université
La directrice de l'IUT, Hélène Dominguez, dit comprendre cette décision prise sans son accord, ni celui du Conseil des études et de la vie universitaire (Cevu) et de la présidence de l'université. "Vu le contexte, ni je ne soutiens, ni je ne condamne ce qu'a fait Monsieur Bousquet. Il a agi de façon impulsive dans l'intérêt de ses étudiants, et pas pour nuire à l'établissement. En revanche, l’acte est condamnable car il entache la réputation de l’IUT d’Avignon".
Organisés à la hâte entre le service des hamburgers et deux refrains de R'n'B, les épreuves ont été annulées, mardi 21 avril, par Hélène Dominguez et Emmanuel Ethis, président de l'université d'Avignon. De nouveaux examens seront organisés en bonne et due forme, dans une salle de classe à une date encore inconnue.
"Ni un acte politique, ni un acte symbolique"
"Nous avons agi dans l'urgence et dans l'intérêt des étudiants. Je m'en remets à la décision de l'université quant à la validation des épreuves. Ce n'est ni un acte politique, ni un acte symbolique. Mais une décision purement pratique. C'était leur dernier jour de cours avant de partir en stage le 20 avril 2009. Il s'agissait de leurs derniers examens, les épreuves les plus importantes. Nous ne voulions pas les pénaliser en reportant la session d'examen à la dernière minute. Nous avons paré au plus pressé pour trouver une salle capable de nous accueillir", justifie l’enseignant.
Avignon choisit le contrôle continu
Le conseil d'administration de l'université a par ailleurs décidé, le 20 avril, d’évaluer le second semestre par contrôle continu pour l’ensemble des formations.
