L'Enise, nouvelle école interne de Centrale Lyon

Clément Rocher Publié le
L'Enise, nouvelle école interne de Centrale Lyon
Avec l'ENISE comme école interne, cette nouvelle Ecole centrale de Lyon rassemble désormais près de 2.500 étudiants // ©  Fourni par le témoin
L’École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne (Enise) est devenue depuis le 1er janvier 2021 une école interne de l’École centrale de Lyon. Ce rapprochement entre les deux établissements représente l'aboutissement d'une coopération qui remonte à plus de 20 ans.

Après une première phase d'association, l'École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne (Enise) est devenue une école de spécialité interne de l’École centrale de Lyon depuis le 1er janvier 2021. L'aboutissement d'un projet impulsé par le ministère de l'Enseignement supérieur en 2015.

"Ce regroupement est le résultat d'une volonté nationale pour mieux apparaître dans les classements internationaux et c'est dans ce cadre que la réflexion a été menée", affirme Frank Debouck, directeur de Centrale Lyon. "Il fallait qu'on s'inscrive dans ce mouvement pour être plus fort et plus visible", confirme François-Marie Larrouturou, directeur de l'Enise.

Le ministère avait ainsi recommandé à l'École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne de se rapprocher d'un autre établissement d'une taille plus conséquente afin d'assurer son développement et augmenter sa visibilité à l'échelle nationale et internationale.

Le choix s'est porté sur l'école d'ingénieurs lyonnaise. "Centrale Lyon et l'Enise sont deux partenaires de recherche historiques. Nous avons pris la décision d'explorer cette synergie pleine de sens", poursuit Frank Debouck. "Il existe des liens très forts depuis 20 ans entre nos deux établissements, mais aussi une reconnaissance mutuelle de la qualité de la formation et de la recherche", assure de son côté le directeur de l'Enise.

Un statut d'école interne pour l'Enise

L'Enise souhaitait en revanche maintenir son propre diplôme pour offrir la possibilité d'obtenir deux diplômes. Mais pour ce faire, il fallait que le Conseil d’État autorise Centrale Lyon à créer des écoles internes. Une particularité qui était jusqu'à présent réservée aux universités mais qui a été ouverte pour les deux écoles par décret.

Ce n'était pas l'unique exigence de l'école d'ingénieurs stéphanoise. "L'Enise garde son autonomie pédagogique, ainsi nous pouvons déterminer de nouveaux parcours pour nos élèves, développer nos propres maquettes, c'est nous qui allons défendre devant la CTI la qualité de nos diplômes. Cette autonomie a été reconnue grâce à un travail de plusieurs années et est inscrite de manière définitive dans les fondations de la nouvelle Enise", affirme François-Marie Larrouturou.

Chacune des deux structures conserve son directeur. "Je pense qu'il est important d'avoir un directeur à Saint-Étienne, c'est une des clés de la réussite. Il n'est pas pensable de piloter un établissement à distance", assure Frank Debouck. Parmi ses prérogatives, le directeur de l'Enise pourra poursuivre le développement de l'établissement en accompagnant la dynamique de recherche locale et en s'assurant de la performance de la formation.

Doubler le nombre de diplômés

Cette nouvelle École centrale de Lyon représente désormais un ensemble de 2.500 étudiants. Le directeur partage sa volonté de développer la croissance de ses effectifs. "Nous avons le projet de multiplier par deux le nombre de diplômés durant ces dix prochaines années. Il y a toute une dynamique que nous sommes en train de construire ensemble." Cette alliance ouvre à l’École centrale de Lyon des perspectives élargies d’offre de formation supérieure depuis le recrutement post-bac jusqu’au doctorat, sous statut étudiant ou apprenti.

Ce regroupement sera tout aussi avantageux pour les étudiants de l'Enise. "Être dans le réseau des Écoles centrales va changer des choses pour leur avenir. Ils vont bénéficier d'un réseau plus large pour entrer en stage ou faire un échange à l'international. La trajectoire de nos jeunes diplômés sera avantagée et cela se vérifiera dans les années à venir", atteste le directeur de l'ENISE.

Le décret précise que Centrale Lyon peut comprendre d'autres écoles internes. "Cela signifie que demain nous pouvons disposer de plusieurs écoles. Mais avant de nous lancer dans d'autres projets, nous avons une démonstration à faire. Les deux prochaines années seront décisives et nous mettons toute l'énergie pour que ce soit une réussite." Le directeur sait que ce nouveau modèle pourra séduire d'autres écoles d'ingénieurs et que cette expérimentation sera scrutée avec attention.


Ce rapprochement entre les deux écoles n'est pas sans rappeler l'échec du projet de l'Idex Lyon-Saint-Étienne portant sur la création d'un établissement expérimental entre les universités Jean Monnet de Saint-Étienne, Claude-Bernard (Lyon 1), Jean-Moulin (Lyon 3) et l'ENS Lyon.

"C'est un échec collectif. Nous n'avons pas réussi à faire émerger sur le site de Saint-Étienne un beau projet", affirme Frank Debouck. Il souhaite que son nouvel établissement soit la première brique d'une reconstruction du lien entre Lyon et Saint-Étienne. Un avis partagé par François-Marie Larrouturou. "Il faut que nous prêtions secours à cette commune de Lyon-Saint-Etienne qui est en difficulté. Il faut qu'on amène notre énergie pour créer un pôle d'ingénierie et continuer à regarder vers le futur pour le bien-être de notre site."

Clément Rocher | Publié le