Pour la deuxième année consécutive, l’Institut Télécom a lancé une campagne de recrutement pour trouver plus de 350 collaborateurs en 2009. Derrière ce volume important affiché, la masse salariale réelle de l’Institut n’augmente que de 3 % cette année, avec 10 enseignants-chercheurs de plus sur les 20 recrutés. Les 150 ingénieurs de R&D et les 200 doctorants ou post-doctorants embauchés remplaceront des postes existants, en contrat à durée déterminée. Ces scientifiques travailleront sur des recherches liées à l’Internet du futur (voir encadré).
La campagne se déroule principalement via leur site Internet et des sites spécifiques (international, emploi). L’année dernière, un enseignant-chercheur sur cinq recruté était étranger. Une annonce a également été publiée dans Le Monde en mars 20
Elargir le vivier des candidatures
« Nous menons une campagne de recrutement en annonçant la masse sur l’année, en prenant exemple sur ce que fait déjà l’INRIA. Cette méthode de recrutement permet de susciter les meilleures candidatures. Tous les recrutés ont une thèse et un post-doctorat, réalisés ailleurs que chez nous. Avant, les enseignants-chercheurs étaient recrutés grâce au bouche à oreille, en faisant appel au réseau des laboratoires. Pour les ingénieurs en R&D, on souhaite les inciter à déposer leur CV pour pouvoir les recruter tout au long de l’année en fonction de la signature des contrats de recherche. Les résultats des contrats avec l’ANR doivent arriver en mai », explique Francis Jutand, directeur scientifique de l’Institut.
« L’Institut Télécom a une gestion centralisée de sa masse salariale. On recrute à la fois pour nos écoles en propre [Télécom ParisTech, Télécom Bretagne, Télécom SudParis et Télécom Ecole de management] et pour nos filiales [Télécom Lille 1 et Eurecom]. Elles ont le choix de prendre des enseignants-chercheurs confirmés ou des jeunes enseignants-chercheurs, en plus grand nombre », explique Francis Jutand.
32 millions d’euros de ressources propres
Le plan stratégique 2008-2012 de l’Institut Télécom prévoit une croissance de production de 30 % sur cinq ans. Chaque année, l’objectif est d’augmenter de 5 % ou 6 % sur ses indicateurs de recherche (personnels scientifiques, contrats de recherche, publications scientifiques…). Une performance déjà réalisée en 2007-2008.
Ses ressources propres avaient fortement progressé - de 19 à 28 millions d’euros - entre 2006 et 2007. Elles atteignent aujourd’hui 32 millions d’euros sur un budget 2009 de 140 millions. Principales sources : les contrats de recherche avec l’ANR, les collectivités, l’Union européenne, la Fondation Télécom, les entreprises ou dans le cadre du dispositif Carnot puisque l’Institut Télécom est l’un des 33 centres labellisés par l’ANR.
L’Institut Télécom craint-il pour ses ressources avec la crise économique ? « Aujourd’hui, nous n’avons pas de signes clairs de ralentissement, nous avons une inquiétude raisonnable. Cela dépendra de la façon de réagir des entreprises de la high tech quant à leurs investissements en R&D. Nous comptons sur l’intégration des nouvelles dispositions du CIR (crédit impôt recherche) par les entreprises. Pour les étudiants, le vrai moment de vérité sera en septembre-octobre. On verra si les stages en entreprise sont moins faciles à obtenir ».
L'Internet du futur
Les recrutements de ces scientifiques seront axés sur quatre priorités liées à l’Internet du futur : les réseaux de communication, les médias du futur, le développement de l’entreprise numérique et les objets communicants. Quatre plateformes de recherche seront soutenues : les réseaux mobiles, le handicap, le multimédia massif et la distribution optique et micro-onde dans les bâtiments et habitations.
