L'université américaine Yale ouvre un Collège des arts libéraux à Singapour

Laure de Charette, à Singapour Publié le
L’université américaine de Yale vient d’annoncer l’ouverture d’un Collège des arts libéraux à Singapour, en partenariat avec l’Université nationale de la cité-État singapourienne.

L’une des plus prestigieuses universités américaines va pour la première fois sortir de ses murs. Yale, fondée en 1701 à New Haven dans le Connecticut, va ouvrir prochainement dans la cité-État de Singapour l’un des tout premiers collèges des arts libéraux d’Asie, en partenariat avec la National University of Singapore (NUS). Ce nouvel établissement devrait accueillir à la rentrée 2013 environ 150 étudiants « d’exception » originaires du monde entier. Les étrangers pourront représenter jusqu'à la moitié des effectifs, contre 20 %, maximum autorisé d’ordinaire par le gouvernement singapourien dans les facs locales.

18 étudiants au maximum par cours

À terme, « Yale-NUS » espère voir mille jeunes étudier dans ses murs et vivre sur le campus dédié. Une centaine de professeurs vont être recrutés dès cette année. Ils seront formés pendant un an aux États-Unis, à Yale, avant de prendre leurs fonctions à Singapour. Le cursus s’étendra sur quatre ans, au terme desquels les étudiants décrocheront un Bachelor of Arts ou un Bachelor of Science. La plupart des cours compteront 18 étudiants au maximum. Les disciplines enseignées iront des sciences sociales aux mathématiques, en passant par la physique et les arts.

Singapour, grand argentier de Yale

« Enseigner les arts libéraux se fait peu dans le monde. Mais la demande croissante de l’Asie en la matière permet aux États-Unis de se positionner afin de contribuer à éduquer des leaders éclairés », estime le professeur Richard C. Levin, président de Yale. À ses yeux, « ce Collège à Singapour pourrait bien ouvrir une brèche et influencer toute l’Asie ». Selon la vice-présidente Linda Lorimer, Yale a tout à y gagner : « Si nous sommes reconnus pour notre capacité à façonner l’enseignement des arts libéraux dans le monde, des étudiants talentueux postuleront à Yale. »

Dans tous les cas, ce projet ne va pas coûter un centime à l’université américaine, puisque Singapour a accepté de le financer en totalité. Pour les Américains, l’objectif est donc de proposer « un nouveau type d’enseignement en Asie afin de préparer les étudiants à haut potentiel à gouverner et à s’engager en tant que citoyens, dans un monde complexe et mondialisé ». Reste à savoir si le gouvernement de la cité-État, réputé autoritaire et peu enclin à la liberté d’expression, laissera les mains libres aux enseignants du pays de l’Oncle Sam.

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