La région Nord-Pas-de-Calais aide ses étudiants modestes à poursuivre leurs études

Philippine Arnal Publié le
Pour augmenter le niveau d’études de ses jeunes, la région Nord-Pas-de-Calais finance le tutorat d’étudiants modestes. La formule a fait ses preuves et le dispositif sera élargi aux bacheliers généralistes à la rentrée 2011.

La région Nord-Pas-de-Calais se distingue par un déficit en diplômés de formation supérieure longue (7,9 %, contre 10,85 % au niveau national en 2006). Une question de moyens insuffisants, mais aussi de culture des études. «Les enfants de classes modestes sont surreprésentés dans les filières courtes», constate Annie Guyot, chargée de mission à la direction de l'enseignement supérieur du Nord-Pas-de-Calais.

Pour remédier à ce schéma de société, la région finance et a mis en place à la rentrée 2007 un dispositif de tutorat associé à une aide de 1.000 € par an et par étudiant. À la rentrée 2010, ils sont 730 étudiants de première et de troisième année de licence des universités du Nord-Pas-de-Calais (sauf Artois et Valenciennes, cf. encadré), issus d’un bac professionnel ou technologique pour les uns, d’IUT ou de BTS pour les autres, à être épaulés en moyenne trois heures par semaine par des étudiants de L3 ou de M2.

13 € l’heure pour les étudiants tuteurs

Dix-sept établissements, dont les universités régionales, sont partenaires de cette opération. Les étudiants tuteurs sélectionnés signent un CDD avec leur établissement pour un tarif de 13 € l’heure de cours dispensé à deux jeunes. Des tuteurs enseignants s’engagent notamment à rencontrer individuellement trois fois par an les étudiants suivis. Chaque établissement organise en plus des ateliers d’expression écrite et orale avec des professionnels de la communication ou du théâtre.

40 % de réussite en plus

Un premier bilan établi en 2009 conclut que 53 % des bénéficiaires valident leur année et s’inscrivent au niveau supérieur, soit 40 % de plus par rapport à la première année du dispositif. Devant ces résultats satisfaisants, la région a augmenté le budget dédié de 1 million en 2007 à 2,1 millions en 2010. Elle prévoit aujourd’hui une nouvelle hausse de 20 % en 2011 avec l’ouverture du dispositif aux bacheliers généralistes.


L’année zéro préférée par deux universités

Dans la même démarche d’accompagnement et toujours soutenue par la région, l’université de Valenciennes a choisi de mettre en place une «année zéro» pour les bacheliers professionnels. Plutôt qu’un soutien individuel, des classes de 30 à 40 étudiants sont encadrées par des enseignants volontaires pour 750 heures de cours. À l’issue de cette année de remise à niveau, les étudiants reçoivent le DPES (diplôme de préparation à l’enseignement supérieur). Jusqu’à présent, 80 % de ces diplômés se sont inscrits pour l’année suivante. Sur ce modèle, l’université d’Artois compte ouvrir, à la rentrée 2011, deux classes de 15 étudiants à Béthune et à Lens.

Philippine Arnal | Publié le