L’apprentissage à la mode allemande « inspire » Nadine Morano

De notre envoyée spéciale à Berlin, Sandrine Chesnel (texte et photo) Publié le
Premier déplacement officiel hors de France pour la nouvelle ministre en charge de l'Apprentissage. Ce mardi 14 décembre, Nadine Morano s’est en effet rendue à Berlin pour visiter une usine BMW et une école de formation des apprentis. L’occasion pour elle d’annoncer la fin des aides à l’embauche des apprentis et le lancement prochain d’une campagne de promotion de l’alternance.

Journée chargée ce mardi 14 décembre pour Nadine Morano : au programme, un aller-retour à Berlin pour découvrir l'apprentissage à la mode allemande. Souvent présentée comme un modèle dans le domaine de la formation professionnelle, l'Allemagne comptait 1.669.000 apprentis en 2009, contre un peu moins de 600.000 en France, en additionnant contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

À l’occasion du rapide point presse qui a conclu la journée, la nouvelle ministre en charge de l'Apprentissage a annoncé que les différentes primes à l’embauche des jeunes en alternance ainsi que le dispositif zéro charges institué au printemps 2009 et prolongé une première fois jusqu’au 31 décembre 2010 « n’avaient pas vocation à être reconduits au-delà de cette date ».

Interrogée sur le risque d’un repli des offres de contrats en alternance en 2011 suite à la suppression de ces aides, Nadine Morano a rappelé que ces mesures étaient liées à la crise et qu’il lui semblait désormais plus efficace de travailler au changement d’image de l’apprentissage. « Il faut engager une révolution culturelle pour changer l’image de l’apprentissage auprès des jeunes et des parents », a répété la ministre, qui prévoit de lancer, « au premier trimestre », une grande campagne de communication pour revaloriser l’alternance aux yeux des jeunes et des parents.

« Le développement de l’apprentissage en France ne passe pas par des mesures coercitives auprès des entreprises »


La ministre de l'apprentissage a aussi tenu à souligner le fait que, selon elle,  70 % des entreprises d’outre-Rhin font appel à des apprentis, contre seulement 33 % des entreprises françaises, et ce sans aucune contrainte de l’État. Elle y voit la preuve que le développement de l’apprentissage en France ne passe pas par des mesures coercitives auprès des entreprises : « Je pense qu’il faut revoir la modulation de la taxe d’apprentissage – en fonction du nombre d’apprentis – et aller vers des dispositifs de bonus lorsque les entreprises atteignent un niveau important d’apprentis". "Je veux inciter plutôt que contraindre », a martelé la ministre.

Mme Morano a enfin dénoncé la complexité des contrats d’alternance et indiqué que si elle souhaitait préserver les deux types de contrat (apprentissage et professionnalisation), elle réfléchissait à des solutions pour « simplifier les niveaux de rémunération », sans donner plus de précisions. A suivre, donc.

BMW, « entreprise modèle » pour apprentis

La journée berlinoise de la ministre française de l’Apprentissage a commencé par la visite de l’usine de motos BMW, installée au nord de Berlin. Une usine rutilante qui compte 2.000 employés, dont 70 apprentis (soit un modeste taux de 3,5 % des effectifs en apprentissage). La ministre a échangé avec de nombreux jeunes apprentis, tous ravis de travailler pour l’un des fleurons de l’industrie allemande, ainsi qu’avec le DRH de l’usine. La journée s’est poursuivie par la visite d’une école professionnelle qui forme les jeunes recrutés chez BMW en apprentissage, et la ministre a ensuite rencontré des représentants de la Fédération des employeurs allemands et le ministère fédéral de la Formation et de la Recherche.

De notre envoyée spéciale à Berlin, Sandrine Chesnel (texte et photo) | Publié le