Le Sgen-CFDT dénonce des réformes en marge de la classe

Publié le

Un projet global derrière les nombreuses réformes dans l’Education nationale ? Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, dénonce son absence, lors de la conférence de presse de rentrée de son syndicat, le 8 septembre 2008. Démonstration : lorsqu'au primaire, Xavier Darcos met l’accent sur la répétition et l’aspect mécanique dans l’apprentissage, il favorise dans le même temps l’autonomie au collège. Quelle est la logique? « Il répond à des exigences idéologiques concernant le primaire, tandis que l’autonomie des collégiens lui permet de faire passer des suppressions de postes », déplore le secrétaire général, qui souhaite redonner « un sens » à la transformation du système éducatif.  

Remettre les réformes au coeur de la classe

Et surtout revenir aux sujets qui sont « au cœur de l’école », contrairement à la politique du ministre. « La stratégie de Xavier Darcos est simple : multiplier les dispositifs annexes, en dehors de la classe », explique Thierry Cadart. Dernier exemple en date : les stages de langues vivantes pendant les vacances scolaires. « Pourquoi ne pas s’attaquer aux problèmes de fond », demande le syndicaliste, qui poursuit, « la vraie question, c’est comment on réorganise ce qui se passe dans la classe ».

Autre exemple de contournement : la semaine des « quatre jours », qui va créer des dispositifs d’heures supplémentaires après – ou entre – les cours. Le Sgen-CFDT propose plutôt des solutions à l’intérieur des heures de cours. Notamment « les horaires décalées ». Ce dispositif, peu utilisé pour l'instant, permet à un enseignant de s’occuper, pendant le cours de son collègue, d’un petit groupe d’élèves en difficulté de ce dernier, alors que sa propre classe est en récréation. Les enseignants inversent ensuite les rôles, l’un avec sa classe en cours, l’autre s’occupant d’un petit groupe, avec un décalage d’une demi-heure par exemple. « C’est aux équipes pédagogiques de bâtir le système le plus adapté », souligne Thierry Cadart, qui ajoute « cela permet un approfondissement, avec un maître supplémentaire, tout en restant aux 24 heures hebdomadaires ». Le syndicat demande ainsi la tenue d'une conférence nationale sur les rythmes scolaires.

Redéfinir le statut de l'enseignant

Ces « à côté » concernent également le métier enseignant. Après avoir dénoncé les dégradations de leurs conditions de travail, en raison des heures supplémentaires et des suppressions de postes, Thierry Cadart affirme que la vraie réforme n'a pas eu lieu. Plutôt que de modifier en profondeur le métier enseignant, en y intégrant toutes « les tâches annexes » qu’il effectue aujourd'hui, « on les met en heures supplémentaires » dénonce-t-il. Une fois encore, c’est la stratégie de l’évitement.

| Publié le