Le SNES appelle à la grève en collège et lycée le 6 septembre

Publié le
Le SNES a lancé un appel à la grève pour le 6 septembre 2010, la veille de la grève interprofessionnelle sur les retraites. Le syndicat majoritaire des professeurs du second degré a fait valoir ses revendications lors de sa conférence de presse de rentrée.

Le SNES prend un risque en voulant frapper un grand coup la semaine de la rentrée. « On aimerait qu’il y ait de vraies négociations avec le Ministre Luc Chatel  », regrette Daniel Robin, co-secrétaire générale du SNES-FSU. Alors pour se faire entendre, le lundi 6 septembre le syndicat a appelé à la grève les professeurs de collèges et lycées, soit la veille de la grève interprofessionelle sur les retraites qui aura lieu le 7 septembre.

« A rentrée exceptionnelle, réponse exceptionnelle, a répondu Frédérique Rolet,  co-secrétaire générale du SNES-FSU. Nous déplorons le fait que les lauréats au concours de l'enseignement secondaire soient cette année affectés dans des classes sans formation, sans avoir jamais vu un élève, ce sont des conditions d’entrée dans le métier qui relèvent plus du bizutage que de la formation ». Le SNES a aussi déploré un manque de tuteurs, les professeurs chargés d’encadrer les stagiaire : 50 % à Orléans-Tours, 40 % à Créteil, selon le syndicat.

Le SNES déplore la formation au rabais des stagiaires

« Les enseignants se sentent méprisés », affirme le SNES qui a constaté qu'il y avait 39 stagiaires affectés sur plusieurs établissements (sans pouvoir se faire rembourser les frais de transport), 20 qui seront affectés en SEGPA ( section d'enseignement général et professionnel adapté) alors qu’ils n’y enseigneront plus par la suite ou bien en ZEP (zone d’éducation prioritaires). Toujours d’après le SNES, on dénombre encore à quelques jours de la rentrée, 132 stagiaires qui ne savent donc pas encore à quel niveau ils devront enseigner.

Le SNES déplore également le fait que les stagiaires devront s’absenter plusieurs mois pour aller en formation, ce qui sera forcément dommageable pour les élèves, qui verront défiler plusieurs enseignants au cours d'une même année. Autre sujet de préoccupation : la formation qui doit être de 216 heures pour un certifié, mais dont les modalités seront laissées à l’appréciation des recteurs. « Dans la majorité des académies, la moitié de la formation sera assurée par le tuteur, souvent non formé ».

Le baby boum de 1999-2000 devrait augmenter le nombre d’élèves par classe
Autre sujet de mécontentement pour le SNES : le gouvernement ne prend pas en compte, selon le syndicat, l’augmentation des effectifs des élèves dans ses attributions de postes. « Il est regrettable que le ministère interdise depuis 2007 à la DEPP (direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) de publier les données statistiques sur les prévisions d’effectifs», a déploré Daniel Robin, co-secrétaire générale du SNES-FSU. « Il suffit de compter le nombre de naissances qui ont eu lieu il y a 11 ans, le baby-boum de 1999-2000, pour voir tout de suite que la remontée des effectifs  va nettement s’amplifier dès 2011 au collège, puis se propagera quelques années plus tard au lycée, ce qui va forcément se traduire par des augmentations d’effectifs par classe, en raison de la baisse de postes aux concours,», a-t-il ajouté.  "Ainsi à la session 2010, il y a eu 5889 stagiaires affectés dans le secondaire, contre 6623 en 2008 ", a rappelé le syndicat.

| Publié le