L’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière emménagera en 2012 dans la Cité du Cinéma de Luc Besson

Marc-Antoine Bindler Publié le

En septembre 2012, l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière quittera ses locaux de Noisy-le-Grand (93) pour la Cité du Cinéma (voir encadré). Située à Saint-Denis (93), sur les 62.000 m² d’une ancienne centrale thermique EDF, l’école (8 000m², comme aujourd’hui) jouxtera alors les futurs « studios de Paris » et les bureaux de la société de production de Luc Besson, Europacorp. Un pôle où tous les métiers du cinéma seront représentés, de la production à la post-production. Le réalisateur du Grand bleu a officiellement lancé, le 11 juin 2009, son projet devant un parterre d’officiels, dont les ministres de la Culture et de l’Enseignement Supérieur, Christine Albanel et Valérie Pécresse. 

« Insertion professionnelle »

Officiellement aucun partenariat n’est signé entre l’école de cinéma et Luc Besson, mais cette proximité avec le monde professionnel est la raison première du déménagement. « Le renforcement des liens avec les professionnels des métiers de l’image et du son ne peut que favoriser l’insertion professionnelle des étudiants », indique l’école dans un communiqué.

Etudiants et professionnels se côtoieront notamment au sein d’un restaurant d’entreprise commun, et les élèves auront des facilités d’accès aux équipements d’Europacorp. Ils gagneront de même une salle de projection plus spacieuse que l’actuelle de 100 places. Les professionnels pourront ainsi plus aisément venir assister aux projections de travaux d’étudiants. Autre avantage avancé pour justifier ce déménagement : le manque de visibilité actuel de Louis-Lumière et son éloignement des autres écoles parisiennes, comme la Fémis. 

A côté du futur pôle du cinéma français

Les studios de Paris ne seront pas destinés à l’usage exclusif d’Europacorp. « Europa sera locataire, j’espère que d’autres productions viendront s’y installer aussi. Cet endroit est celui du cinéma français », martèle le réalisateur. En effet, les propriétaires des murs qui outre l’école accueilleront des bureaux, un restaurant, une salle de projection seront d’un côté la Caisse des dépôts et consignations, qui investit 130 millions d’ euros, et le promoteur Vinci qui investit, lui, 10 millions. De l’autre, les studios de Paris (9 plateaux de tournage), composés par un cartel d’industriels du cinéma (Euro Media Group, Quinta…). La Cité du cinéma se veut donc LE futur pôle du cinéma français et l’école nationale Louis-Lumière devrait profiter de ce rayonnement.

Cinéma, son, photographie
Placée sous la tutelle du ministère de l’Enseignement Supérieur, l’ENS Louis Lumière est un établissement public d’enseignement supérieur qui recrute à Bac+ 2( BTS Audiovisuel, Prépa spécifique), par concours. L’enseignement est divisé en trois sections : cinéma, son, photographie.
A l’issue de la formation, l’école délivre un diplôme de niveau bac+5. La scolarité est gratuite. L’école compte 150 élèves répartis par promotions de 16 dans chaque section. Ce déménagement sera de plus l’occasion de faire évoluer la pédagogie de l’école en développant les liens entre formation, recherche appliquée et industrie voire des collaborations avec les universités voisines de Paris 8 et Paris 13.

« La Cité du Cinéma sera la plus belle usine à rêve du monde »
C’est par ce superlatif que le producteur Alain Terzian, président de l’Union des producteurs de films (UPF), défend la future Cité du Cinéma qui s’installera à Saint-Denis (93). C’est vrai que ce projet, imaginé par Luc Besson en 2000, a de quoi faire rêver. Composée de deux entités : les studios de Paris et l’ENS Louis-Lumière, la Cité du Cinéma a tout pour devenir le pôle d’envergure du secteur.

D’un côté, les studios de Paris, avec comme locataire permanent la société de Luc Besson (Europacorp), compteront 9 plateaux de tournage de 600 à 2.200 m²,  12.000 m² de locaux d’activités (loges, ateliers de peinture, menuiserie…) et 20.500 m² de bureaux. La capitale se dote ainsi des grands studios qui lui manquaient tant et l’empêchait d’accueillir les tournages les plus ambitieux. De l’autre côté, l’école de cinéma Louis-Lumière bénéficiera de 8.000 m² pour ses locaux de formation et d’un accès privilégié au matériel des professionnels des studios.

Marc-Antoine Bindler | Publié le