L’École polytechnique renforce son positionnement international

Marie-Anne Nourry Publié le
Depuis quinze ans, l’École polytechnique s’est fortement internationalisée. Une soixantaine de nationalités sont représentées et 30 % des étudiants sont étrangers. « Les élèves qui repartent satisfaits sont une carte de visite extraordinaire », confie Yves Gnanou, directeur adjoint à l’enseignement. Pourtant, l’X occupe « seulement » la 39e place du classement mondial du span style="font-style: italic;">Times Higher Education 2010.

Pour Xavier Michel , directeur général de l’établissement, il serait vain de vouloir concurrencer les universités anglo-saxonnes figurant en tête de classement. « Leurs budgets pour l’enseignement et la recherche sont neuf fois supérieurs au nôtre. Nous avons un budget consolidé de 200 millions d’euros, contre 1,8 milliard de dollars pour notre partenaire Caltech (Institut de technologie de Californie) , qui se situe à la 10e place. » Il précise que son établissement est arrivé 6e au niveau européen, derrière quatre universités britanniques et l’ETH Zürich .

L’ingénieur à la française, un modèle qui plaît

« La recherche s’est globalisée, et l’ingénieur à la française est un modèle très intéressant pour les pays asiatiques qui souhaitent entrer dans les classements internationaux », affirme Yves Gnanou. Il rappelle les principales caractéristiques de ce « produit » : une culture pluridisciplinaire et une proximité avec l’entreprise. « Des cohortes d’ingénieurs sont à former en Asie, et la France a vraiment une carte à jouer », poursuit-il.

28 % des élèves poursuivent en doctorat, diplôme de référence à l’international

Polytechnique a enregistré une nette progression de la poursuite d’études en 2009. « Avant, ce chiffre se situait entre 20 et 25 %, mentionne Yves Gnanou. C’est une tendance globale, les ingénieurs sont conscients que le doctorat apporte une visibilité internationale. »

En France, ce diplôme n’a pas la reconnaissance qu’il mérite. Mais, d’après Xavier Michel, afin que l’entreprise puisse bien mesurer l’apport du doctorat, il est essentiel de le transformer, de le professionnaliser. « Les entreprises veulent un doctorat calibré, comme dans les pays anglo-saxons », conclut-il.

Marie-Anne Nourry | Publié le