Les Assises du design mettent l'accent sur la formation

Mersiha Nezic Publié le
Les Assises du design mettent l'accent sur la formation
L'École de design Nantes-Atlantique. // ©  École de design Nantes-Atlantique
Cartographier l'offre de formation, valoriser le travail des diplômés, créer un diplôme bac+8 au niveau national... Les professionnels français du secteur ont travaillé à la valorisation de leur discipline lors des Assises du design, lancées au printemps dernier. Une restitution de ces travaux en décembre a donné lieu à six préconisations pour former au design.

C’est une première. Lancées au printemps dernier par le ministère de la Culture et celui de l’Economie et des Finances, les Assises du design 2019, ont donné lieu, mercredi 11 décembre, à une restitution au centre de conférences Pierre-Mendès-France, à Paris- Bercy.

Pas moins de 250 professionnels, coordonnés par la Cité du design de Saint-Etienne, ont planché sur des propositions précises visant à valoriser la discipline. Il en ressort six grandes préconisations pour former au design. Un "débat fécond", selon Frédéric Degouzon, directeur stratégie, recherche et développement à l'école de design Nantes-Atlantique (44), qui a permis d’identifier "des enjeux communs à des formations qui ont des histoires, des positionnements, des modèles pédagogiques très différents".

Rendre l'offre de formation plus lisible

L’une des priorités affichées est la réalisation d’une cartographie de l'offre française de formations en design. Celle-ci est riche mais très peu lisible. L’objectif est de lister approches pédagogiques, positionnements, modes de sélection, programmes de recherche, formation continue, modes et taux d'insertion, rémunération à la première embauche…

"Pour ce qui concerne l’enseignement du design dans le public, il existe trois modèles parmi lesquels les étudiants ont encore des difficultés à identifier les parcours possibles", confirme Loïc Horellou, professeur à la Haute école des arts de Strasbourg et co-président de l’Andéa, l’Association nationale des écoles supérieures d’art et design publiques.

Les DNMADE (diplôme national des métiers d'art et du design) et les DSAA (Diplôme supérieurs des arts appliqués) se préparent dans les lycées, dépendants du ministère de l’Education nationale. Alors que les licences et les masters en design proposées par les universités, sont délivrées par le ministère de l’Enseignement supérieur. Enfin, les formations proposées par les écoles supérieures d’art et de design relèvent du ministère de la Culture. "Ces parcours et les circulations possibles doivent effectivement être mieux identifiés", reprend Loïc Horellou.

Exposer le travail des diplômés toute l'année

Autres propositions : créer une vitrine présentant des projets de diplômes d'étudiants en design afin de leur offrir un maximum de visibilité. Bref, organiser des expositions des diplômés des écoles toute l’année et dans toute la France. Parmi les préconisations figure également, le développement des approches pédagogiques d'initiation à la pratique professionnelle et à l'entrepreneuriat dans les écoles supérieures de design. Mais aussi la multiplication de rencontres entre jeunes designers et recruteurs dans les territoires.

Parmi les pistes lancées, la reconnaissance par le ministère de la Culture de niveau bac+8 pour les diplômes supérieurs de recherche en design – DSRD. Et le développement de doctorats fléchés sur la recherche-création sur la base d'un co-encadrement universitaire par un directeur habilité à diriger des recherches en binôme avec un designer praticien. "Pour faire de la recherche appliquée en design, il faut de la flexibilité, souligne Loïc Horellou. Nombre de professionnels, dans leur pratique, tendent vers la recherche en design mais il faut être en capacité de le reconnaître".

Ces propositions seront-elles concrétisées ? Le gouvernement a donné rendez-vous fin 2020 aux professionnels pour faire un bilan des propositions des assises.

Mersiha Nezic | Publié le