Les collegium d’ingénierie, proposition phare du rapport Chabbal

Sylvie Lecherbonnier Publié le

Quelles seront les formations françaises d’ingénieurs de demain ? C’est l’interrogation qui a conduit la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs), le Conseil général des mines et le Conseil général des technologies de l’information à constituer fin janvier un groupe de travail sur le « devenir de l’ingénierie » animé par Robert Chabbal, un ancien directeur général du CNRS. Son rapport, dont les conclusions doivent être présentées au colloque de la CDEFI lundi 19 et mardi 20 mai 2008, est en cours d’achèvement. Selon les informations d’Educpros, sa réponse repose sur la création de collegium d’ingénierie, à l’image de « l'engineering faculty » américaine. Une idée qui devrait faire du bruit dans le Landerneau universitaire.

Ces collegium regrouperaient sur un même site les écoles d’ingénieurs et éventuellement d’autres formations d’ingénierie, dans le but de leur donner davantage de visibilité et d’engager une plus grande coopération avec les autres entités du site. Il s’agirait d’un modèle évolutif qui s’adapterait à chaque réalité locale. Statut, périmètre et positionnement de ces collegium restent encore largement à définir. Parmi les scénarii envisagés, le collegium pourrait être la composante ingénierie du PRES (Pôles de recherche et d’enseignement supérieur), lorsque celui-ci existe.

L’objectif est noble : dépasser la dichotomie universités/écoles et construire l’enseignement supérieur français du 21ème siècle. Mais, dans une ambiance tendue par les conflits entre l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) et la CTI (Commission des titres d’ingénieur), le rapport, qui s’intéresse aussi aux questions d’évaluation, pourrait crisper écoles comme universités. Les premiers par crainte d’un glissement des écoles dans le giron de l’université. Les seconds, à l’inverse, par peur d’un affaiblissement des masters scientifiques. Animé par l’ambition de faire bouger les lignes, le rapport a le mérite de lancer le débat.

Sylvie Lecherbonnier | Publié le