Les IUT menacent de faire sécession

Publié le

En cette veille de trêve des confiseurs, les IUT montent au front. Avec force. Contre les dysfonctionnements subis depuis deux ans suite à la mise en place de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), l'Unpiut (Union nationale des présidents d'IUT) et l'ADIUT (association des directeurs d'IUT), proposent un "projet alternatif".

"Les IUT doivent pouvoir choisir, selon les situations locales, de rester ou non sous la tutelle administrative de l'université"

Ce texte a été adopté les 10 et 16 décembre 2010 par les assemblées générales de ces deux instances représentative des IUT. "Nous voulons empêcher le démantèlement programmé des IUT en créant au niveau national une structure qui aura un rôle d'agence de répartition des moyens et de labellisation des IUT", souligne Jean-Paul Vidal, président de l'UNPIUT.

Vers une autonomie des IUT ?

Cette structure nationale aurait donc pour mission "de définir, de faire vivre et d'attribuer le label IUT, d'assurer la cohérence du réseau des IUT labellisés par un regroupement sur un site central, d'assurer l'interface entre le réseau et le ministère". Autrement dit, ce projet permettrait à chaque IUT de s'affranchir de son université. "Les IUT doivent pouvoir choisir, selon les situations locales, de rester ou non sous la tutelle administrative de l'université", nuance Jean-François Mazoin , président de l'ADIUT.

De quoi retrouver dans tous les cas une autonomie de gestion pour des directeurs d'IUT qui s'estiment lésés depuis que leur budget dépend des présidents d'université et non plus directement du ministère. "Force est de constater que la loi n'est pas respectée", note Jean-Paul Vidal, estimant que le statut dérogatoire des IUT n'est pas appliqué sur le terrain.

Un projet en discussion

En réponse à cette fronde, le ministère de l'Enseignement supérieur s'est cantonné à rappeller que "l'avenir des IUT était dans les universités, à la fois pour leur rayonnement et pour l'intérêt des étudiants". Une fin de non recevoir qui n'empèchera pas l'ADIUT et l'UNPIUT d'engager des discussions et une mobilisation autour de leur projet dès le mois de janvier 2011, comme le précise Jean-Paul Vidal : "Nous allons faire un tour de France interne pour soumettre ce projet à chaque conseil d'IUT et externe pour informer les élus des dangers qui pèsent sur cette formation reconnue pour sa qualité."

Lire aussi les billets de Pierre Dubois, blogueur EducPros

IUT. La guerre est déclarée
Du rififi pour l'argent des IUT
Beretz et Vogel (3). L'IUT

| Publié le