Les réactions aux annonces du président de la République - L'actualité de l'alternance du 9 mars 2011

Sandrine Chesnel Publié le
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Après l’annonce le 1 sup>er mars par Nicolas Sarkozy de "nouvelles" mesures destinées à développer le recours aux contrats en alternance dans les entreprises, les réactions ne se sont pas fait attendre, alors même que le président s’est bien gardé de donner un calendrier pour les différentes mesures présentées.

Dès le lendemain de ces annonces présidentielles, Jean-Paul Huchon, président de la strong>région Ile de France, en visite au CFA de la danse, se réjouissait de "voir le gouvernement s’intéresser enfin à l’apprentissage", mais soulignait qu’il ne fallait pas en faire "l’alpha et l’omega" d’une politique d’insertion des jeunes. Dans son discours, Jean-Paul Huchon a souligné le rôle central des régions dans l’apprentissage et a listé les pistes de développement à explorer, soit l’attribution des trois quarts de la taxe d’apprentissage aux CFA, la création d’une vraie filière de formation en apprentissage dans la fonction publique d’état, l’ajout d’un critère de "performance sociale", lié notamment aux recrutements de jeunes en alternance, dans l’attribution des marchés publics. Il a enfin plaidé pour une décentralisation des budgets relatifs à l’emploi des jeunes, arguant du fait que c’est la condition d’une politique de l’emploi plus proche du terrain et plus cohérente.  

Le même jour les Maisons Familiales Rurales publiait un communiqué qui, après avoir salué les annonces du président, soulignait notamment la nécessité de lutter plus efficacement contre les ruptures de contrat, et l’urgence de dresser le bilan de l’impact du nouveau bac pro en 3 ans sur la signature des contrats en alternance. Sur la taxe d’apprentissage, les MFR assurent que ses règles de répartition doivent en être simplifiées et qu’il faut fusionner la CDA et la taxe d’apprentissage.   

Enfin le 8 mars, les CCI et la CGE ont clos (provisoirement) le bal des réactions, lors d’une conférence de presse commune. A la suite du Medef et de l’UIMM (cité par Les Echos  du 9 mars 2011), qui ont exprimé leur peu d’enthousiasme à l’idée que le quota d’alternants dans les grandes entreprises soit porté de 3 à 4%, l’ACFCI, en la personne de son nouveau président André Marcon, a tenu à souligner que la réforme de la taxe d’apprentissage telle que présentée par Nicolas Sarkozy s’apparentait à un "miroir aux alouettes". M. Marcon a martelé qu’il était faux de prétendre que les grandes écoles dérobaient une partie de la taxe d’apprentissage au détriment des CFA. Pierre Aliphat, pour la CGE, a repris cet argumentaire en expliquant qu’on ne pouvait pas "demander aux écoles de faire plus d’ouverture sociale tout en les contraignant à augmenter leur frais de scolarité" – ce qui d’après lui serait une conséquence immédiate de la réforme de la taxe d’apprentissage.

Mais alors où trouver l’argent pour financer les formations des 430 000 à 600 000 nouveaux alternants recrutés d’ici à la rentrée 2015 suivant les vœux du président de la République? En utilisant mieux des ressources déjà existantes mais "mal fléchées", et notamment deux d’entre elles : les primes aux employeurs, versées par l’état aux régions, mais reversées avec une très grandes disparité d’une région à l’autre ; et la CDA, dont la moitié seulement, d’après l’ACFCI, serait effectivement consacrée par les régions à l’apprentissage.

Autre source de financement plus inattendue : le budget de l’Education Nationale. Comme mi-février, Jean-François Bernardin, président d’honneur de l’ACFCI, a de nouveau appelé l’Education Nationale à s’engager plus résolument dans l’apprentissage, arguant du fait que les nouveaux apprentis seront autant d’élèves en moins pour l’Education nationale. En conséquence, d’après M. Bernardin : "Soit le ministère accepte de nous transférer les fonds liées à la formation de ces jeunes, soit il accepte la transformation de ces lycées professionnels en CFA".  A bon entendeur... 

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Sandrine Chesnel | Publié le