Michel Meunier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) : « Les entreprises ne jouent pas assez leur rôle citoyen d’ouverture vers les jeunes »

Propos recueillis par Céline Manceau Publié le
Michel Meunier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) : « Les entreprises ne jouent pas assez leur rôle citoyen d’ouverture vers les jeunes »
Michel Meunier // © 
Michel Meunier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) depuis juin 2010, a placé la jeunesse au cœur de son mandat. Dans la semaine 21 au 25 mars 2011, plus de 2 000 entrepreneurs iront, dans toute la France, à la rencontre des jeunes, via des ateliers, des conférences, des visites d’entreprises... Un site Internet a été créé pour l’occasion : www.aucoeurdelentreprise.com . L’objectif est de dédier la journée du 24 mars 2011 aux jeunes dans l’entreprise, Michel Meunier explique pourquoi.

Pourquoi avoir choisi les jeunes comme cause prioritaire de votre mandat ?
La société a une dette envers les jeunes et les 4 000 adhérents du CJD ne peuvent pas y rester indifférents. Le problème vient de notre système d’orientation qui est totalement dépassé, sans adéquation entre l’offre et les débouchés. Alors qu’on dispose de toutes les statistiques sur les métiers porteurs, pourquoi personne n’explique aux jeunes quelles formations il faut suivre pour être certain de trouver du travail ? Et en cas d’erreur de parcours, la deuxième chance n’existe pas. Une fois sortie du système scolaire, les jeunes sans qualification restent au chômage pendant très longtemps.

De quelle manière les dirigeants peuvent aider les jeunes ?
Les entreprises ne jouent pas assez leur rôle citoyen d’ouverture vers les jeunes. Les relations écoles-entreprises se développent mais ça ne va pas assez vite. Certaines universités nous ferment encore leurs portes. Aujourd’hui, quand un jeune de 3ème veut faire un stage, il le trouve généralement par connaissance. Il peut toujours chercher par lui-même, sans réseau, on ne lui répondra pas. Quelle image de l’entreprise cette attitude donne-t-elle aux jeunes ? Il faut non seulement recevoir ces élèves mais aussi mettre en place une charte d’accueil de ces stagiaires. Le stage en entreprise, en classe de 3ème, doit avoir une vraie utilité pédagogique, car c’est souvent le premier contact avec le monde du travail.

Qu’attendez-vous de la journée du 24 mars 2011 ?
Nous voulons mobilier le même jour l’ensemble de notre réseau national pour aborder toutes les thématiques qui concernent les jeunes : les stages, l’alternance, le management, la génération Y, etc. A Paris, aura lieu un speed-meeting entre étudiants et jeunes dirigeants. A  Marseille, est prévu un rallye de visites d’entreprises. A Lille, de jeunes entrepreneurs vont présenter leurs projets de création d’entreprise, etc. Des opérations sont aussi organisées dans des collèges et lycées. Nos dirigeants vont débattre avec la jeunesse et à l’issue de cette journée, le CJD fera une série de propositions.

Pensez-vous que la génération Y soit plus méfiante vis-à-vis des dirigeants d’entreprise ?
La génération Y est la génération des réseaux sociaux. Elle a accès rapidement à l’information et une vraie volonté entrepreneuriale. Elle aime prendre des risques. Mais, le côté négatif, c’est qu’elle est moins sujette à l’acceptation des règles imposées par l’entreprise. Le moment est sans doute venu pour les dirigeants de revoir ces règles plutôt que de penser que le problème vient de la génération Y. C’est une génération qui apprécie d’être en proximité avec les patrons, qui pratiquement facilement le tutoiement et veux travailler en jean : tout ceci convient plutôt bien aux dirigeants de PME.

Propos recueillis par Céline Manceau | Publié le