Montée en puissance de l’opération "Lycéens en Avignon"

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Montée en puissance de l’opération "Lycéens en Avignon"
Photos des lycéens sur l'affiche du festival // © 
Pendant le festival d'Avignon, les initiatives tournées vers les jeunes foisonnent. Gros plan sur « Lycéens en Avignon », une opération qui permet chaque année à des lycéens et apprentis de se rendre à la Cité des papes pendant le festival. Les bénéficiaires sont passés de 30 en 2004 à 800 en 2011. EducPros s’est rendu sur place pour comprendre les clés de ce succès.

L’opération « Lycéens en Avignon » prend chaque année un peu plus l’ampleur. Ses deux premiers objectifs affichés consistent à « proposer aux groupes d'élèves un parcours éducatif de formation du spectateur » et à « former le regard critique à travers des […] ateliers, création, rencontres d'auteurs ou d'équipes de création ». Avec la volonté de les faire réfléchir et de prendre du recul dans un contexte unique.

Soutenue par le ministère de l’Éducation nationale, cette opération fait l’objet d’une convention entre le ministère, le Festival d’Avignon et les CDJSF (centres de jeunes et de séjours du Festival).

Financement des conseils régionaux

« Le soutien du ministère est psychologico-politique. Le financement de l’hébergement et parfois du transport est assuré par les conseils régionaux », précise Jean-Noël Bruguière, directeur délégué de l’association CDJSF, fondée par la Ville d’Avignon, le Festival d’Avignon et les CEMEA (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active).

Impliquée dans l’opération depuis le début, la région Nord-Pas-de-Calais (NPDC) a financé cette année des séjours de cinq jours pour 150 apprentis et lycéens des voies générale et technologique. Catherine Génisson, vice-présidente de la région NPDC, est très attachée à ce dispositif . « Cela permet à des jeunes qui ne sont pas forcément confrontés à la culture et au spectacle vivant de vivre cette expérience qui leur donne des armes », soutient-elle. Revers de la médaille : l’opération repose essentiellement sur l’engagement des régions – une petite douzaine en 2011. Un mode de financement qui ne garantit pas la pérennité de l’opération.

La Ville prête ses écoles primaires

La Ville d’Avignon, autre membre fondateur de l’association CDJSF, met à disposition des écoles primaires, dont les salles de classe se muent en dortoirs et les cours en cantines extérieures et lieux de détente. Cette année, trois écoles primaires avignonnaises ont été transformées en centres de vacances pour accueillir pendant quatre-cinq jours les quelque 800 lycéens concernés par l’opération.

Les CEMEA pour l’accueil et l’accompagnement culturel

Quant aux CEMEA, ils se chargent de l’accueil et de l’accompagnement des lycéens depuis le début de l’opération « Lycéens en Avignon » en 2004, en s’appuyant sur leur expérience en la matière depuis 1959, date de création de la CDJSF, sous l’impulsion de Jean Vilar. Dans le Nord-Pas-de-Calais, par exemple, les enseignants volontaires rencontrent les CEMEA dès les mois de mai-juin pour préparer le séjour.

Un séjour dans un projet et une préparation en amont

Du 15 au 19 juillet 2011, Muriel Dekeister, responsable de maison, a accueilli des lycéens à l’école Ortolans-Bouquerie située au centre de la ville. Elle a coordonné une équipe de sept animateurs des CEMEA, tous militants, donc bénévoles, de l’association d’éducation populaire. Au programme du séjour de leurs 37 élèves : des ateliers de pratique artistique et d’échanges autour des spectacles vus, des parcours culturels organisés autour de visites d’expositions et de rencontres-débats avec les artistes. « C’est épuisant, mais la satisfaction est immense de voir des petites étoiles dans les yeux des élèves », conclut Corinne Tintillier, professeur de lettres au lycée Woillez de Montreuil-sur-Mer, qui anime également un atelier théâtre.

Pas toujours bien vu de partir avec des élèves sur son temps de vacances

Sous couvert d’anonymat, l’une des enseignantes du Nord-Pas-de-Calais rencontrée à Avignon affirme qu’il y a « deux écoles chez les profs ». D’un côté, « ceux qui sont prêts à s’investir vraiment, y compris en prenant sur leur temps de vacances pour faire vivre cette aventure à des élèves ». De l’autre, « ceux qui font leurs heures de cours et pas plus ». Elle confie également avoir pu être blessée par la critique de collègues estimant qu’elle « tue le métier en partant sur son temps de vacances ». Mais sa motivation est restée intacte. Elle reviendra l’année prochaine « parce que les retours des élèves sont formidables ».


À lire

 - Le reportage sur « Lycéens en Avignon » sur letudiant.fr

"Lycéens en Avignon" : parole aux enseignants
 

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