Ouverture sociale : un premier bilan satisfaisant pour l'ESSEC

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L’Essec vient de publier le premier rapport d’étape de son programme d’ouverture sociale : « une grande école, pourquoi pas moi ? ». Premier constat : le dispositif a toutes les apparences d’une réussite. Il en est aujourd’hui à sa sixième promotion depuis janvier 2003. Près de 200 élèves mais aussi 200 étudiants tuteurs ont bénéficié de ce dispositif qui cherche à renforcer la diversité sociale dans les filières d’excellence, « en accompagnant dans la durée, des lycéens de milieu modeste, à bon potentiel, pour les aider à aller au plus loin de leurs capacités dans leur voie ». Moins médiatique que ces cousins initiés par Sciences po Paris, le programme de l’Essec a pourtant été imité par une trentaine de grandes écoles.  

Les trois auteurs du programme, Thierry Sibieude, François Louveaux et Chantal Dardelet se satisfont tout particulièrement de la « fidélité » des élèves et du changement de leurs ambitions comme de leurs mentalités. « Une grande école, pourquoi pas moi ? » se caractérise ainsi par un faible taux d’abandon au regard des efforts et sacrifices demandés (380 heures en trois ans, toutes les semaines voire pendant les vacances) et a contrario par un fort taux de réussite au baccalauréat (95% dont les deux tiers avec mention).  

Changement d'orientation

Leur comportement a complètement changé, si un élève sur deux à l’entrée dans le dispositif, juge qu’avoir de la culture est important, « ils sont 100% à le penser à la sortie ». Ce bouleversement des mentalités se lit également à travers les choix d’orientation. Ils choisissent pour les 3/4 l’enseignement supérieur long (CPGE, Grandes écoles à prépas intégrées, Université). « On est loin de l’entrée dans ‘Pourquoi pas moi’ où le projet d’avenir le plus fréquent étaient alors les BTS », soulignent les auteurs du bilan.  

Ces derniers qui se satisfont par ailleurs des effets du programme sur les tuteurs eux-mêmes notent toutefois des points à améliorer comme l’inégale liaison Lycée/Essec, l’expression écrite à renforcer, tout comme la maîtrise des langues vivantes et surtout de l’anglais.  

"L'Etat a son mot à dire"

Surtout, ils réclament aujourd’hui « du temps ». Le soutien doit se poursuivre au delà du programme, demandent ses promoteurs, et doit commencer en amont, au collège, , toucher de nouveaux publics, s’élargir aux voies technologiques. « Il faut construire une chaîne continue », résume l’ESSEC.

Après le temps de l’expérimentation, les auteurs du dispositif demandent maintenant sa reconnaissance institutionnelle et sa pérénisation. Tant au niveau des autres établissements supérieurs qui doivent mettre en réseau « l’ensemble des projets émergents » et reconnaître le tutorat comme « un véritable élément de formation pour les tuteurs, évaluée et reconnue », qu’au niveau de l’Etat et des autres collectivités. « C’est une action sociétale vraie et en profondeur qu’il faut organiser (…) L’Etat a son mot à dire ».

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