Patrick Hetzel nouveau patron de la DGES

Fabienne Guimont Publié le
Patrick Hetzel nouveau patron de la DGES
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Le fauteuil de la direction générale de l’enseignement supérieur (DGES) est officiellement pourvu. Le conseil des ministres du 21 août 2008 a annoncé la nomination de Patrick Hetzel en remplacement de Bernard Saint-Girons à la tête de la DGES. Une nomination éminemment politique. La ministre aurait « proposé » à Bernard Saint-Girons de prendre le poste de délégué interministériel à l’orientation, ce que l’ancien recteur (à Clermont-Ferrand, Nice puis Créteil) a accepté, après n’avoir passé qu’un peu plus d’un an à la DGES.

Ancien recteur de l’académie de Limoges, Patrick Hetzel était depuis mai 2007 le conseiller éducation du Premier ministre, François Fillon. A ce titre, il avait négocié la sortie de crise après le mouvement étudiant de l'automne 2007, en élaborant pendant l’hiver une charte sur l’engagement du gouvernement à verser un milliard d’euros par an pour asseoir le financement des universités. Le président Jacques Chirac l’avait précédemment choisi pour chapeauter le débat national De l’université à l’emploi, après la crise liée au CPE (contrat première embauche). L'homme de la situation en quelque sorte. 

La réorganisation de la DGES en ligne de mire  

Ce professeur des universités en sciences de gestion aura la lourde tâche de faire évoluer cette direction. Pour accompagner l’autonomie des universités au 1er janvier 2009, la DGES devra passer d’une fonction de tutelle des établissements, très administrative, à celle de pilotage, plus stratégique.

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche l’avait annoncé en juillet 2008. « Dès septembre, le processus de réorganisation sera lancé. La DGRI (direction générale de la recherche et de l’innovation) et la DGES (direction générale de l’enseignement supérieur) vont se réorganiser pour que l’Etat devienne moins une tutelle qu’un partenaire contractuel », affirmait alors Valérie Pécresse. Une transition que Patrick Hetzel devra gérer avec tact. Certains présidents d’université espèrent de la DGES qu'elle formule clairement ses attentes, mais aussi qu'elle interprète les évaluations de l’AERES, tout en jouant son rôle de négociateur vis-à-vis des établissements.  

Pour l'heure, aucun changement d’ampleur n’est annoncé à la DGES suite à la nouvelle nomination. Seul le conseiller juridique, David Bonneau, rejoint le cabinet de Roger Karoutchi (secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement) comme directeur adjoint.   

Réorientation pour Bernard Saint-Girons

Bernard Saint-Girons doit reprendre la tête de la DIO (délégation interministérielle à l’orientation). Un poste laissé vacant depuis plusieurs mois par Bernard Thomas, l’ancien directeur de cabinet de Gilles de Robien. Il n’y avait effectué qu’un très furtif séjour avant de devoir quitter ses fonctions, après la polémique sur l’enseignement des sciences économiques. Son prédécesseur, Pierre Lunel n’y avait pas non plus fait carrière.

Créée en 2006, cette DIO est censée coordonner les acteurs de l’orientation autour de trois chantiers prioritaires : information sur les métiers, orientation et insertion professionnelle. Dans l’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur, on laisse entendre que l’orientation active sera un chantier majeur en 2009. Bernard Saint-Girons a donc la mission de généraliser le dossier unique d'inscription des élèves post-bac dans l'enseignement supérieur.

Fabienne Guimont | Publié le