Pour répondre aux ambitions de l'Etat, les écoles de l'IMT expérimentent de nouveaux recrutements

Clément Rocher Publié le
Pour répondre aux ambitions de l'Etat, les écoles de l'IMT expérimentent de nouveaux recrutements
Afin de faire face au projet de réindustrialisation du pays, l’IMT doit ainsi augmenter ses effectifs de 20% à l’horizon 2027. // ©  Fournie par l'établissement
L'Etat a posé le cadre. L'Institut Mines-Télécom (IMT) doit former 20% d'ingénieurs supplémentaires, à l’horizon 2027. Pour répondre à cet enjeu, les écoles membres développent différents projets pour diversifier les voies de recrutement. Exemple à Mines Saint-Étienne, où un parcours post-bac sur l’ingénierie de la santé ouvre en 2025.

La mission fixée à l'Institut Mines-Télécom est claire. Le groupe doit former et diplômer davantage d’ingénieurs adaptés aux défis des prochaines décennies, comme le prévoit le contrat d'objectifs et de performances (COP) 2023-2027, défini par le ministère de l'Economie et signé en décembre.

Un engagement qui s’inscrit dans la lignée du projet de loi Industrie verte du gouvernement, et qui demande aux écoles membres de l'Institut Mines-Télécom d’accompagner la diplomation de 50.000 ingénieurs par an d’ici 2027.

Une année passerelle à IMT Nord Europe pour les étudiants en BUT

Afin de faire face au projet de réindustrialisation du pays, l’IMT se voit préciser par son ministère de tutelle un chiffre à atteindre, à savoir : augmenter de 20% ses effectifs à l’horizon 2027. Les huit écoles d’ingénieurs du groupe se mettent d'ores et déjà en ordre de marche.

L'IMT prévoit de diversifier les profils de recrutements des élèves. Le groupe va continuer à expérimenter des dispositifs d’admission sur titres et post-bac… mais veut maintenir l’exigence de la qualité des diplômes.

Ainsi, depuis la rentrée 2022, IMT Nord Europe propose une année passerelle "PIIA – Programme d’intégration ingénieur en apprentissage". Cette formation d'un an en mathématiques et en physique est accessible aux détenteurs d'un bac+2/+3 en sciences (BTS, BUT, licence...). L'objectif est de les préparer au mieux pour qu'ils puissent ensuite intégrer IMT Nord Europe, dans les cinq filières en alternance.

Des parcours en santé pour recruter davantage d'étudiantes

C’est un objectif partagé par la quasi-totalité des écoles d’ingénieurs françaises : recruter davantage de femmes dans les formations d’ingénieurs. L’Institut Mines-Télécom ambitionne de former 30% d'étudiantes d’ici 2027, puis 35% d’ici 2030, contre 22,7% à l’heure actuelle. Le groupe fixe la barre très haut, au point que l'on peut se demander si cet objectif est atteignable.

"Il faut des mesures collectives plus fortes, poursuit Odile Gauthier, qui évoque l’idée de mettre en place des quotas. Il faudrait travailler sur des parcours post-bac dans la santé, la transition écologique, la biologie. Mais nous n’avons pas encore trouvé les partenaires pour travailler sur ces sujets là."

Certaines écoles de l'IMT ont trouvé ces partenaires. Ainsi, la formation pharmacien ingénieur proposée à IMT Mines Albi, qui permet d’acquérir un double diplôme de pharmacien-ingénieur, attire plus de 35% d’étudiantes. "Ces parcours font écho aux attentes des jeunes femmes, affirme Vincent Charvillat, directeur général adjoint. Il faut s’inspirer de ce qui fonctionne déjà dans le domaine de la santé."

Un projet post-bac sur l’ingénierie de la santé "inédit" à Mines Saint-Etienne

Autre projet porté par une école de l'IMT : Mines Saint-Étienne ouvre un parcours post-bac sur l’ingénierie de la santé en partenariat avec la faculté de médecine de l’université Jean Monnet Saint-Étienne, à la rentrée 2025. Ce cycle préparatoire, d’une durée de deux ans, permettra de rejoindre la première année d’un programme ingénieur ou d’intégrer des études de santé via une passerelle.

"Un parcours inédit en école d'ingénieurs", indique l'établissement stéphanois à EducPros. "Concernant le déroulé et les modalités précises de poursuite d'études, nous avançons mais nous n'avons pas finalisé ces sujets". Les annonces devraient être faites à l'automne 2024.

Sensibiliser au plus tôt

Le groupe va également multiplier les initiatives auprès des jeunes et leur famille pour leur faire découvrir les sciences et les métiers qui y sont liés.

"Nous voulons développer la Semaine de l’industrie et la Semaine du numérique. Nous irons de façon accrue dans les collèges et lycées, pour parler aux élèves. Nous essayons de faire en sorte que nos campus soient plus ouverts à la société", explique Odile Gauthier, directrice générale de l'IMT.

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