Primes des présidents d'université : un tour d'Europe

Fabienne Guimont Publié le
Primes des présidents d'université : un tour d'Europe
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Alors que les ministres de Nicolas Sarkozy sont sommés de réduire leurs frais, le décret du 16 juin 2010 fixant les montants et les modes d’attribution des primes pour les présidents d’université tombe plutôt mal. Promises par Valérie Pécresse pour récompenser les nouvelles responsabilités échues aux présidents avec l’autonomie des universités, ces primes suscitent la polémique par blogs interposés . Qu'en est-il des recteurs et présidents d'université en Europe ? Les correspondants d'Educpros en Espagne, en Allemagne et en Grande-Bretagne ont mené l'enquête.

Les présidents d’université français sont-ils moins bien payés que leurs homologues européens ? Assurément par rapport à la Grande-Bretagne, où leurs confrères sont parfois mieux rétribués que le Premier ministre. En revanche, ils n’ont visiblement rien à envier aux Espagnols. La différence est sans doute moins marquée avec l’Allemagne, même si la rémunération des présidents devient de plus en plus un élément supplémentaire de compétitivité entre les universités.

Notre dossier fait le point sur les traitements des présidents d’université dans ces trois pays européens .

Prime fixe, prime modulable

A côté d’une prime fixe très légèrement revalorisée à 18300 euros, les présidents percevront 50% de plus pour ceux dont l’université est passée à l’autonomie et la ministre pourra rajouter 20% de bonus, sans que les critères d’attribution soient déterminés. Soit entre 20 000 et 36 000 euros de plus à ajouter au salaire de professeur d’université perçu par la plupart des présidents.

Primes des présidents d'université : une polémique qui enfle

Ces primes attribuées aux présidents d’université créent la polémique par blogs interposés dans la communauté universitaire qui y voit un moyen pour la ministre « d’acheter » les présidents d’université. « Curieuse conception de l’autonomie des Universités qui voit le Ministre se donner le pouvoir de récompenser financièrement,  directement, ceux des Présidents qui auront mis en oeuvre, non les objectifs fixés par le Conseil d’Administration de l’Université autonome, mais les objectifs fixés par le Ministre : cela ressemble plus à de la tutelle qu’à de l’autonomie ! », s’étonne notre blogueur Michel Abhervé . Le secrétaire national du PS chargé de l’enseignement supérieur, Bertrand Monthubert , dénonce « Une nouvelle étape dans la vassalisation des universitaires ». Quant à Pierre Dubois , il y lit une potentielle « délégitimation des présidents dans leur propre université » et une perte de crédibilité de la Conférence des présidents d’université .

Fabienne Guimont | Publié le