Réforme du lycée : les premières pistes de travail dévoilées

Publié le
Le ministère de l’Éducation nationale, a présenté lundi 9 novembre 2009, les pistes de travail sur la réforme du lycée aux syndicats. Nous vous en livrons les principales lignes ainsi que les réactions qu’elles ont suscitées.

Luc Chatel n’est qu’à mi-parcours de sa consultation menée auprès des lycéens, des enseignants et des personnels encadrants dans chaque académie. Lundi 9 novembre 2009, le directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale a pourtant dévoilé aux organisations syndicales des propositions, basées sur leurs discussions bilatérales, pour réformer le lycée. Le projet final est attendu début décembre 2009. Sa présentation au CSE (Conseil supérieur de l’éducation) est prévue pour le 10 décembre 2009. Mais aucun document n’a été délivré à l’heure actuelle par le ministère. Tout n’est donc pas encore tranché…

L’accompagnement personnalisé est institué. Cette aide de deux heures par semaine est introduite dans l’emploi du temps de chaque élève. Elle sera prise sur les enseignements disciplinaires (mais lesquels ?) puisque le volume horaire ne changera pas. En seconde, par exemple, l’emploi du temps hebdomadaire serait maintenu à 28h30.
L’accompagnement sera organisé par le conseil pédagogique avec l’avis du conseil d’administration. Les enseignants seront formés à ce nouveau mode d’apprentissage à partir de 2010.  

La classe de seconde : une classe de détermination. On retrouverait ici des idées de la réforme de Xavier Darcos : un tronc commun avec LV2 incluse et des enseignements d’exploration (sciences économiques et sociales, sciences de l’ingénieur, etc.). Ces enseignements bénéficieraient de nouveaux programmes à la rentrée 2010 tandis que les programmes du tronc commun seraient conservés. Au lieu de quatre prévus par Xavier Darcos, il n’y aurait que deux matières d’exploration dans le projet de Luc Chatel. Celles-ci correspondraient à 1h30 de cours par semaine chacune si elles s’étalaient sur l’année ou 3h si elles étaient condensées sur un semestre. Fin 2008, la semestrialisation d’enseignements, proposée par Xavier Darcos, avait fait grand bruit au sein de la communauté éducative…

Une classe de première plus générale. Le projet de réforme prévoierait un « vrai » tronc commun à toutes les séries dans certaines matières (français, histoire-géographie, EPS, langues vivantes et éducation civique). Celui-ci représenterait 60 % de l’emploi du temps. De nouveaux programmes sont annoncés.
Cette mesure permettrait de rééquilibrer les séries et de rendre plus faciles les passerelles entre chacune d’entre elles. À ce sujet, Luc Chatel a parlé plus d’une fois des stages de remise à niveau dans les matières spécialisées pour les élèves réorientés. Ces stages auront lieu pendant les vacances scolaires.

De nouvelles disciplines pour différencier les séries. Luc Chatel n’a pas caché son intention de créer de nouveaux enseignements en série L (langues et civilisations étrangères, droit…) destinés à la revaloriser. Mais d’autres enseignements (méthodes scientifiques, littérature et enjeux du monde contemporain, principes fondamentaux de l'économie (en plus des sciences économiques et sociales)) seraient également prévus. Pour renforcer le côté scientifique de la terminale S, une diminution de la place des disciplines non scientifiques serait attendue.

Les filières technos STI et STL rénovées. Pas de surprise : dès la rentrée 2011, le ministère s’attellera à la rénovation des séries STI (sciences et technologies industrielles) et STL (sciences et technologies de laboratoire). Toutefois, on ne sait pas encore concrètement ce qui sera fait.  

Le calendrier ne bouge pas. Pas de changements prévus dans l’avancée de la réforme. Il s’agit d’abord de se concentrer sur la seconde (rentrée 2010) puis de travailler sur la première (rentrée 2011) et la terminale (rentrée 2012). Luc Chatel devrait revoir les organisations syndicales séparément à partir du 17 novembre 2009. Ce qui ne les empêche pas de continuer à appeler à la grève le 24 novembre...

Ce qu’en disent les syndicats

Le SNES-FSU redoute le rôle accru du conseil pédagogique et l’autonomie accordée aux établissements. Le syndicat majoritaire du second degré « ne peut accepter cette politique qui ne permettra ni de traiter les problèmes que rencontre le lycée d’aujourd’hui ni d’assurer une égalité sur l’ensemble du territoire national ». Pour lui, « les disciplines technologiques, artistiques et les SES paieraient le prix fort d’une réforme sans investissement financier et pédagogique… Le projet tourne le dos à la volonté d’élargir l’accès au baccalauréat et se contente de tenter de fluidifier les parcours ».

Le SE-UNSA salue « d’importants leviers de changement » même si « une collection de mesures ne fait pas une réforme ». Il se réjouit particulièrement « du rôle prépondérant » attribué au conseil pédagogique et au conseil d’administration des établissements. Mais le syndicat demande un réel engagement « inscrit dans la durée et garantissant les moyens nécessaires à la rénovation ». D’autre part, il estime que « certaines propositions d’être précisées, telles que les modalités de l’enseignement des langues vivantes ou la mise en œuvre du tutorat ».

| Publié le