Réforme du lycée : les projets des nouveaux programmes en ligne

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Ça se précise… Après la lettre envoyée aux parents d’élèves de troisième sur la mise place à partir de la rentrée de la réforme du lycée , le ministère de l’Éducation nationale a annoncé, le 27 janvier 2010, la mise en ligne des projets de programmes de plusieurs matières (histoire-géographie, langues, sciences économiques et sociales, sciences de l’ingénieur, arts, etc.) proposées dans la future seconde.

« Les choses ne sont pas du tout arrêtées », affirme-t-on au ministère. Ces projets sont en effet mis en ligne dès maintenant pour que les enseignants puissent les consulter et donner leur avis. La consultation, organisée par les recteurs, durera jusqu’au 12 mars 2010. Les professeurs pourront également s’exprimer par courriel selon la discipline. L’opération s’inscrit dans la droite ligne du plan de communication engagé par Luc Chatel, le ministre de l’Éducation nationale. Mais s’avère périlleuse...

Disparition du chômage

Du reste, l’APSES (Association des professeurs de sciences économiques et sociales) n’a pas attendu pour manifester son mécontentement. En effet, dans le projet de la future seconde, l’une des principales nouveautés reste la création d'un enseignement d'exploration (1h30 par semaine) sur l'économie, avec un choix entre les SES (sciences économiques et sociales) ou les PFEG (principes fondamentaux de l'économie et de la gestion).

« Le ministère a choisi délibérément d'évacuer du programme de SES proposé en classe de seconde la plupart des questions de société qui y étaient abordées jusqu'à présent : suppression des questionnements sur l'emploi et le chômage, sur l'investissement, sur les revenus et les inégalités », proteste l'APSES. Par exemple, « sur le thème de la consommation, les élèves seront censés se passionner pour la notion d'élasticité-prix, tandis que dans le même temps, on leur refuse de parler de pouvoir d'achat », ajoute-t-elle. Et de craindre une réduction de l’attractivité des SES (et par conséquent de la série ES), mises en concurrence avec les PFEG.

L’APSES consultée sur les programmes

Pourtant, dans une interview accordée au Figaro le 27 janvier 2010, Luc Chatel a affirmé que les programmes de ces deux disciplines avaient été élaborés par « deux commissions indépendantes ». « La commission de SES regroupait notamment Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique, le sociologue François Dubet et également le président de l'APSES, l'association des professeurs de SES, Sylvain David. Celle de PFEG accueillait notamment Jean-Louis Mucchielli, professeur à Paris 1, président du jury de l'agrégation de SES, et Richard Foechterle, trésorier de l'APCEG, l'Association des professeurs de communication, économie et gestion », a précisé le ministre.

Sylvain David déclare de son côté qu’il avait montré son « désaccord avec un certain nombre de points », comme la disparition des questions de chômage ou de pouvoir d'achat des programmes, mais que le cabinet du ministre avait finalement arbitré sur le sujet. L’APSES appelle ainsi « tous les citoyens » à participer à la manifestation nationale du 30 janvier 2010 « pour exprimer le refus d'une réforme qui marginalise et dénature les SES ».

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