Idex/Isite : Lyon et Montpellier suspendus à une nouvelle date d'examen de leurs dossiers

Guillaume Mollaret Publié le
Idex/Isite : Lyon et Montpellier suspendus à une nouvelle date d'examen de leurs dossiers
La colère monte à Montpellier à la suite de l'annonce du report de l'examen du dossier Isite le 12 juillet 2019. // ©  Guillaume Mollaret
Initialement fixée au 12 juillet 2019 à 13 heures, la date de dépôt des dossiers d'Idex de Lyon et d'Isite de Montpellier a finalement été reportée par l'ANR à une date ultérieure. Une décision qui arrange l’université rhodanienne mais exaspère au sein de son homologue héraultaise.

Lyon souffle, Montpellier grimace... Les membres de l'Idex Lyon et l'Isite Muse (Montpellier université d'excellence) ont appris récemment que la date de dépôt de leurs rapports d'évaluation respectifs, initialement prévue le 12 juillet 2019 à 13 heures auprès de l'ANR (Agence nationale de la recherche), était reportée. "Un message de l’ANR, reçu vendredi après-midi, a précisé que cette date de dépôt avait été modifiée et que l’université serait informée ultérieurement des nouvelles dates de dépôt et d’audition", explique l’université de Montpellier dans un communiqué. "C’est faux !, rétorque une source parisienne proche du dossier. L’université de Montpellier, comme celle de Lyon ont été prévenues oralement de ce report avant la date du 12 juillet."

Démotivation à Montpellier

En interne, à Montpellier, la nouvelle fait grincer les dents certains enseignants-chercheurs. "Une petite colère commence à monter dans la communauté. On est habitués à rendre les dossiers en temps et en heure. C’est quand même un peu démotivant", avance un enseignant-chercheur montpelliérain.

Pour que les choses soient claires, le président de l’université héraultaise, Philippe Augé, a jugé utile de préciser, dans un communiqué, que ce report ne résultait pas d’une demande des acteurs du consortium et que "le rapport d’évaluation était prêt". De fait, l’Isite a publié en ligne dès mardi son rapport d’activité 2017-2019.

Soulagement à Lyon

Le son de cloche est quelque peu différent à Lyon où la gouvernance de l’Idex est soulagée par ce report. Cette dernière avait déjà fait savoir qu’elle souhaitait un report des dates de dépôt et d'audition. Le récent refus par le conseil d’administration de l’Insa Lyon d’adopter le DOS (document d’orientation stratégique) de l’université-cible Lyon-Saint Étienne est à la source de cette demande.

Le retrait de l’école d’ingénieurs nécessite en effet d’opérer quelques "ajustements" dans le DOS. Un document qui doit à nouveau être soumis au vote des quatre autres établissements partenaires.

Dès lors, les autorités compétentes ont-elles souhaité reporter l’examen des deux dossiers pour les évaluer à la même date ? Contactée, l’ANR indique qu’en tant "qu’opérateur pour le SGPI (Secrétariat général pour l’investissement)", elle n’a fait qu’appliquer une demande de son donneur d’ordre.

Or, selon nos informations, le SGPI a effectivement préféré lier l’examen des dossiers lyonnais et montpelliérain notamment pour des raisons logistiques : le jury international, dont certains membres viennent de loin, se déplaçant exprès pour l’examen de ces deux dossiers. Selon notre source, la date de dépôt des dossiers et leur examen par le jury devraient se tenir d’ici la fin de l’année.


Muse mise sur la santé, l’environnement et l’alimentation
Nourrir, soigner, protéger... Tel est le triptyque défendu par l’Isite Muse. Accueillant la première faculté de médecine du monde occidentale (800 ans d’âge), Montpellier SupAgro, des laboratoires de recherche (CNRS, INRA, Inserm, CEA...) et deux CHU (Montpellier et Nîmes), l’Isite montpelliérain se trouve pour deux ans en période probatoire après sa labellisation en février 2017. Un label obtenue dans la douleur après des échecs répétés pour l’obtention d’un Idex.
Parmi ses points forts, l’Isite met en avant ses compétences dans le domaine de la recherche en écologie. Un domaine à la croisée des valeurs défendues par sa devise. Ainsi, depuis deux ans, l’université de Montpellier figure, pour cette spécialité, en tête du classement de Shangaï. Le président de l’université de Montpellier, Philippe Augé, veut y voir "un signe très fort de la puissance de [leurs] forces scientifiques en sciences du vivant et de l’environnement et des effets de synergies induits par l’Isite Muse depuis 2017." Une dynamique sur laquelle souhaitent surfer les acteurs et qu’un report d’examen de leur dossier risque de freiner.

Guillaume Mollaret | Publié le