Pas toujours facile, pour une école de commerce, de justifier auprès de ses parties prenantes les lourds investissements réalisés dans les activités de recherche. Des sommes qui ont brutalement augmenté ces dix dernières années sous la pression des accréditations internationales (Equis, AACSB), et qui amènent ces établissements à y consacrer une part croissante de leur budget.
C’est dans ce contexte que Rouen Business School a organisé, le 29 mars 2010, sa première journée de la recherche ouverte au public. Objectif : mieux faire connaître les travaux de sa quarantaine d’enseignants « publiants » (qui ont une activité de recherche) auprès du personnel de l’école, des étudiants, des entreprises et autres partenaires de la région. Une manière de justifier les 2,7 millions d’euros que l’école consacrera en 2010 à ces activités. Et de tordre le cou à l’idée selon laquelle la recherche n’existe pas vraiment dans les écoles. « C’est un discours que nous continuons d’entendre régulièrement chez certains collègues universitaires », regrette Henri Isaac, directeur de la recherche de Rouen Business Scool, arrivé de Dauphine au mois de septembre.
Concrètement, les quatre « pôles » de recherche de l’école (supply-chain, finance, consommation des jeunes et ressources humaines) ont présenté pendant toute la matinée leurs spécialités et leurs travaux en cours, devant l'amphithéâtre. L’après-midi, des ateliers étaient organisés, où chacun pouvait aller à la rencontre des enseignants.
Chaires, prix, coaching…
Henri Isaac a profité de l'occasion pour présenter sa nouvelle stratégie : création d’un « prix du mémoire étudiant », mise en place de crédits « collecte et synthèse de données » dans le programme grande école, sessions de coaching des professeurs afin qu’ils écrivent davantage de « cas » en anglais, lancement d’un « prix de l’innovation pédagogique » (2 000 euros) pour les enseignants créatifs en manière de ressources numériques... L’école a aussi dans ses cartons deux projets de chaires, sur la finance avec l’Institut Louis Bachelier et sur l’entreprenariat avec KPMG.
Enfin, toujours pour mieux faire connaître ses travaux à l’extérieur, Rouen Business School va rejoindre la base d’archives ouvertes en sciences sociales du CNRS « HAL-SHS ». Seules quelques écoles (HEC, Grenoble Ecole de Management, Essca) y sont aujourd’hui présentes. Un nouveau site web a aussi été lancé le 29 mars, avec un moteur de recherche qui recense toutes les publications des enseignants. Et pour parachever le tout, un compte Twitter des professeurs (@researchRBS) a été créé pour relayer les activités de l’équipe. Reste à voir si les enseignants se l'approprieront.
Rouen Business School, en quête de légitimité pour sa recherche
La personnalité du jour
Vincent Thomas
Président de l'université de Bourgogne
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