Rouen jugée par ses étudiants : peut mieux faire !

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«Il faudrait multiplier les pistes cyclables et des lignes de métro tard le soir », « Le campus de St-Aignan n’est pas assez dynamique : on s’y ennuie le week-end », «Il n’y a pas assez d’emploi pour les jeunes diplômés ni de sièges de grandes sociétés»... Interviewés sur leurs conditions de vie, les étudiants de Rouen ne mâchent pas leurs mots. Dans un contexte de concurrence croissante entre les universités régionales, et alors que le plan Campus n’a pas retenu la candidature rouennaise, l’initiative de la toute nouvelle Conférence de l’enseignement supérieur de l’agglomération de Rouen (CESAR) (1) a le mérite de soulever les difficultés de cette communauté de 35 000 étudiants et enseignants-chercheurs. Les 2700 étudiants à bac+4/5 ayant répondu à l’enquête de la conférence trouvent la ville moyennement dynamique. Ils sont ainsi 68% à estimer qu’ils ne sont pas très bien voire pas du tout informés sur les activités de l’agglomération. Seuls 40% des répondants considèrent leur lieu d’études dynamique. En matière d’emploi, plus de la moitié estime que l’offre de jobs étudiants sur la région n’est pas très bonne et seuls 41,3% pensent chercher un emploi dans la région à la fin de leurs études.

CESAR veut investir la vie étudiante

Un point de satisfaction cependant pour les membres de CESAR : l’offre de formation, jugée satisfaisante, diversifiée et plutôt adaptée à la demande professionnelle. Pour faire bouger les choses, la CESAR, « force de propositions, d’interpellation voire de pression », selon son président Arnaud Langlois-Meurinne (directeur du groupe ESC), organise différents groupes de travail sur la vie étudiante (logement, transport, culture…). «La nouvelle donne politique avec l’élection d’une nouvelle jeune femme maire du même parti politique que Laurent Fabius, président de la communauté d’agglomération, devrait faciliter le travail en commun » espère Arnaud Langlois-Meurinne. Par ailleurs, la transformation de la communauté d’agglomération en communauté urbaine devrait donner plus de moyens et de compétences à cette nouvelle instance. Enfin, estimant que ce manque de dynamisme est aussi subjectif et « surtout dans les têtes » le président souhaite « faire sauter les tabous et barrières psychologiques.» Parmi les projets envisagés : un portail internet à destination des étudiants ou la création d’une maison de l’Etudiant sur les quais du centre-ville, projet pour lequel la municipalité a sollicité la participation de CESAR. 

(1) La conférence regroupe 8 établissements : ESC Rouen, université de Rouen, CESI, INSA, EIGELEC, ENSAN, ESITPA  et l’école des Beaux-arts.

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