SPECIAL Bordeaux - Jacques-Olivier Pesme (BEM) : "Il n'est pas sûr que nous restions dans le PRES si nous ne sommes pas membre fondateur"

Propos recueillis par Jessica Gourdon Publié le
SPECIAL Bordeaux - Jacques-Olivier Pesme (BEM) : "Il n'est pas sûr que nous restions dans le PRES si nous ne sommes pas membre fondateur"
?? // © 
Nouveau volet de notre série sur les acteurs de l’enseignement supérieur bordelais. Questions à Jacques-Olivier Pesme, directeur associé de BEM (Bordeaux Ecole de Management), depuis le Salon de l’Etudiant de Bordeaux (du 7 au 9 janvier 2011).

Quels sont les atouts de Bordeaux en matière d’enseignement supérieur et de recherche ?

Tout d’abord, Bordeaux est à la pointe en matière de recherche médicale et de neurosciences. La ville est aussi mondialement réputée pour son expertise vinicole : l’Institut des sciences de la vigne et du vin, un centre interdisciplinaire porté par Bordeaux 2 et rassemblant plusieurs institutions, en est le plus bel exemple.

Bordeaux a aussi une histoire forte en matière juridique, et la présence de l’ENM (école nationale de la magistrature) n’est pas un hasard. Enfin, Bordeaux a un lien fort avec l’Afrique et l’outre-mer. Elle était l’académie d’accueil des anciennes colonies, et de nombreuses élites locales sont venues se former ici. Aujourd’hui, cette particularité se décline dans les sciences politiques, l’histoire, la géographie, l’économie, avec des laboratoires spécialisés.

Comment BEM tire-t-elle parti de son implantation ?

Nous nous sommes positionnés sur la thématique du vin, avec la création, il y a 10 ans, de notre « wine MBA », puis d’un mastère spécialisé « vins et spiritueux ». En 2008, nous avons ouvert un campus à Dakar, grâce aux liens qui existent entre nos deux villes. Un nombre important d’élites sénégalaises ont été formées à BEM, notamment dans l’expertise comptable. Nous proposons aussi un parcours sur l’Afrique dans notre programme grande école.

Comment vous insérez-vous dans le PRES bordelais ? Avez-vous des liens avec d’autres établissements ?

Nous sommes membre associé du PRES de Bordeaux, mais nous déplorons ce statut. Il n’est pas sûr que nous restions dedans si nous n’obtenons pas un statut de membre fondateur. Ce blocage est inexpliqué. Nous avons pourtant une réelle volonté de nous investir dans ce projet, et des choses à y apporter.

Par ailleurs, nous avons des partenariats forts avec l’IPB (Institut polytechnique de Bordeaux, qui rassemble plusieurs écoles d’ingénieurs), et l’Ensam. Nous organisons ensemble un forum de recrutement, et nous avons des projets de formations communes dans les domaines du design et de l’aéronautique. Nous collaborons aussi avec les universités, dans les domaines des sciences politiques, des sciences dures, de l’ingénierie. En revanche, nous avons peu de liens avec l’IAE (institut d’administration des entreprises) de Bordeaux 4. Dans ce cas précis, les relations sont plus faciles entre enseignants-chercheurs qu'au niveau des structures.

Il existe plusieurs écoles de commerce à Bordeaux, comme l’Inseec, l’Iseg et les écoles du Campus de Bissy. Quels sont vos rapports avec ces établissements ? Est-ce la « guerre » ?

Bien sûr, il existe une certaine rivalité entre nous. Aujourd’hui, nous n’avons pas de collaboration avec ces écoles, même nous ne l'excluons pas à l'avenir.

Il faut dire que nous sommes sur des modèles assez différents. Ainsi, nous sommes la seule école dont le siège soit véritablement à Bordeaux : les autres appartiennent à des réseaux basés à Paris. En outre, nous sommes de statut consulaire, tandis que ces institutions sont purement privées : notre modèle économique répond sans doute à une logique de « business » moins exacerbée. Enfin, nous sommes la seule école qui assume un rôle de production de connaissances, avec une vraie capacité de recherche.

Propos recueillis par Jessica Gourdon | Publié le