Titre d’ingénieur : l’ENSAE ParisTech déposera une nouvelle demande d’habilitation d’ici février 2012

Sylvie Lecherbonnier Publié le

Nouvel épisode dans le feuilleton du renouvellement du titre d’ingénieur de l’ENSAE. Son directeur Julien Pouget assure à EducPros qu’ « il déposera un nouveau dossier auprès de la CTI (Commission des titres d’ingénieur) d’ici février 2012 dans l’espoir d’obtenir l’habilitation à la rentrée prochaine ». En poste depuis septembre 2011, il en fait « une priorité stratégique » : « le titre d’ingénieur confère au diplôme de l’ENSAE une plus grande visibilité et une reconnaissance nationale et internationale, au-delà du grade de master qui va avec ».

Retour sur les épisodes précédents : l’ENSAE a vu sa dernière habilitation arrivée à expiration à la rentrée 2009. Accaparée par son changement de statut en établissement public, cette école de la statistique et de l’administration économique n’avait pas présenté de demande de renouvellement dans les temps. Elle ne s'est manifestée auprès de la CTI qu'en mai 2010. Après audit, le verdict de la Commission est tombé en juin 2011 : « un avis défavorable à la reprise, après interruption de l’habilitation de l’école à délivrer le titre d’ingénieur diplômé ». L’ENSAE a déposé un recours, tranché par la Commission en septembre. Cette dernière strong>maintient l’avis négatif mais demande à l’école de « lui fournir un document d’orientation stratégique et l’exposé d’un plan d’actions et des premières mesures prises ».

Répondre aux recommandations de la CTI

Outre ces péripéties de calendrier, l’école devra répondre aux recommandations émises par la Commission : exprimer le contenu de la formation en termes de compétences, augmenter la part des enseignements assurés par les permanents, continuer le développement international… L’ENSAE a mis en place un groupe de projet spécifique pour préparer le nouveau dossier destiné à la CTI. « Nous allons pouvoir exploiter les marges de manœuvre accrues offertes par notre nouveau statut d’établissement public », prévient Julien Pouget. Le directeur veut ainsi améliorer l’intégration entre enseignement et recherche en se rapprochant du CREST, le centre de recherche associé à l’école. Avec dans l’idée d’augmenter le taux d’encadrement.

Plus largement, l’habilitation de l’ENSAE pose à la CTI la question du périmètre du titre d’ingénieur. La Commission ne remet pas en cause l’excellence de cette formation mais la juge trop centrée sur les mathématiques et pas assez ouverte sur les sciences de l’ingénieur en général, et la physique en particulier. Julien Pouget ne voit pas le problème : « notre cursus concerne le domaine de l’ingénierie tertiaire et financière. L’analyse des risques, la modélisation mathématique, les statistiques font aujourd’hui partie du bagage de l’ingénieur du 21ème siècle. » A suivre…

Sylvie Lecherbonnier | Publié le