Universités : les syndicats d'enseignants et d'étudiants dénoncent l’impréparation de la rentrée de janvier

Amélie Petitdemange Publié le
Universités : les syndicats d'enseignants et d'étudiants dénoncent l’impréparation de la rentrée de janvier
La rentrée universitaire de janvier s'effectue dans le désordre dans un contexte sanitaire dégradé. // ©  Fred MARVAUX/REA
Les syndicats d’enseignants et d’étudiants dénoncent l’impréparation du gouvernement quant à l’organisation du deuxième semestre dans les universités, alors que les contaminations au Covid explosent chez les 20-29 ans.

"Ce n’est pas une préparation de la rentrée mais une impréparation. S’exprimer un 29 décembre est une provocation", dénonce Anne Roger, co-secrétaire générale du syndicat d’enseignants SNESUP-FSU.

Les universités ont appris les conditions d’organisation du deuxième semestre à travers une prise de parole de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et la publication d’une circulaire, le 29 décembre. "La circulaire est tombée quelques jours avant la rentrée, sans aucune discussion en amont. Nous devrions au minimum être tenus au courant, c’est important de tenir compte de ce qu’il se passe sur le terrain", regrette Anne Roger.

Le SNESUP-FSU avait pourtant envoyé un courrier à la ministre dès le 1er décembre, afin d’organiser "un rendez-vous d’urgence pour discuter de la continuité de l’enseignement supérieur et de la recherche dans un contexte sanitaire dégradé". Une demande restée lettre morte, malgré les relances du syndicat.

Impréparation du gouvernement

Les syndicats étudiants n’ont pas davantage participé aux concertations. La ministre a rencontré la Fage la veille de ses annonces. "L’organisation aurait pu être prévue plus en amont", commente Paul Mayaux, président de la Fage. Il regrette par ailleurs que la circulaire n’ait pas été accompagnée de moyens financiers pour mettre en place les consignes, comme les sessions de substitution pour les étudiants en isolement pendant les partiels.

L'Unef "déplore l’impréparation du gouvernement", ajoute sa présidente, Mélanie Luce. "La ministre a annoncé des mesures pour les examens trois jours avant les partiels dans la majorité des universités, ce qui rend les choses très compliquées à organiser. Elle annonce le protocole pendant les vacances d’hiver, quand le personnel administratif des universités est absent. C’est une ministre qui fait des annonces incantatoires. Créer des épreuves de substitution, ça ne se fait pas en claquant des doigts".

Les enseignants doivent en effet déplacer des cours, trouver des salles et des horaires pour ces épreuves, rédiger de nouveaux sujets… "Cela a aussi un coût que certaines universités ne peuvent pas assumer", pointe Mélanie Luce, qui observe des inégalités selon les établissements.

Purificateurs d’air et capteurs de CO2

Les pétitions contre ces examens en présentiel se multiplient par ailleurs parmi les étudiants, inquiets de tomber malade. Le taux de contamination au Covid est en effet le plus élevé chez les 20-29 ans, avec 3.600 cas sur 100.000, selon les derniers chiffres de Santé publique France publiés vendredi dernier.

Si les syndicats sont favorables à ces sessions de substitution, ils demandent qu’elles se déroulent dans des conditions sanitaires satisfaisantes. "La mise en place des purificateurs d’air et des capteurs CO2 ainsi que les travaux permettant une aération correcte des locaux restent en suspens dans la majorité des établissements", pointe le SNESUP-FSU.

L’Unef a de son côté observé le non-respect des gestes barrières dans des salles d’examens et la Fage demande la distribution gratuite de masques et de gels aux étudiants.

En attente d'un nouveau protocole

Les établissements sont par ailleurs en attente d’un protocole clair concernant les enseignements, alors que la situation sanitaire ne cesse de se dégrader.

"Pour l’instant, ce sont des non-annonces. Rien n’a changé par rapport au protocole du mois d’août, mis à part le délai de deux mois pour mettre en place les sessions de substitution. J’espère que nous ne serons pas encore mis devant le fait accompli avec une circulaire", pointe Anne Roger. Le SNESUP-FSU a donc réitéré sa demande de rendez-vous. A ce jour, il n’a reçu aucune réponse du ministère.

Amélie Petitdemange | Publié le