Valérie Pécresse et l'apprentissage, Etude du Céreq sur les contrats en alternance : l'actualité de l'alternance du 16 septembre 2010

Sandrine Chesnel Publié le
Educpros sélectionne pour vous ce qu'il faut retenir de l'actualité de l'alternance et de l'apprentissage.

Une conférence de rentrée sans alternance ?

Lundi 13 septembre 2010 se tenait Rue Descartes la conférence de presse de rentrée de Valérie Pécresse. Un long discours mais dans lequel aucune référence n’a été faite au développement de l’alternance dans l’enseignement supérieur – pourtant présenté comme une priorité à de multiples reprises par Laurent Wauquiez, le secrétaire d’Etat à l’emploi.

Il faut se pencher sur le dossier de presse distribué à l’occasion de ce discours (page 46) pour y trouver une évocation des contrats d’alternance. En 2 pages, le ministère rappelle le fort développement de ce mode de formation dans le supérieur depuis... 2001 (+ 81,75%), mais ne fait pas le bilan de l’année écoulée, pourtant contrastée. Le dossier de presse souligne que la région Ile-de-France est, avec 31 827 apprentis au 31 décembre 2008, la plus engagée dans ces formations, puisqu’elle rassemble à elle seule le tiers des apprentis de l’enseignement supérieur. Le ministère annonce enfin que lors de l’ouverture de nouveaux départements d’IUT ou de nouvelles sections de techniciens supérieurs la priorité sera donnée aux projets en alternance.

Alors que l’objectif affiché du gouvernement à l’horizon 2015 est qu’un étudiant sur 5 se forme en alternance (soit 460 000 contre un peu plus de 135 000 aujourd’hui), cette petite place accordée à l'alternance peut surprendre. Mais il y a quand même un progrès : à la rentrée 2009, les formations en alternance n’avaient été évoquées ni dans le discours de la ministre, ni dans le dossier de presse.

Apprentissage et professionnalisation : des usages diversifiées…ou pas

Le Céreq a mis en ligne sur son site internet une étude qui porte sur les usages respectifs des contrats d’apprentissage et de professionnalisation. L’intérêt de cette étude est qu’elle donne quelques pistes de réflexion sur l’effet de concurrence supposé entre les deux formes de contrats en alternance. Il en ressort une situation contrastée. Jusqu’au baccalauréat, les contrats d’apprentissage restent plus souvent liés aux métiers techniques, quand les contrats de professionnalisation sont davantage proposés aux jeunes qui se destinent aux fonctions administratives ou commerciales. Dans le supérieur, en revanche, les deux contrats se retrouvent globalement dans tous les secteurs et à toutes les fonctions.

L’étude du Céreq souligne enfin un paradoxe : alors que les négociations sociales assignent au contrat de professionnalisation des objectifs précis (former des jeunes à des qualifications qui manqueraient aux entreprises), dans la réalité ce contrat permet surtout de préparer des diplômes déjà proposés « en abondance » en formation initiale.

Sandrine Chesnel | Publié le