Victor Colombani, président de l’UNL : « Nous n’avons pas de mot d’ordre pour les blocages des lycées »

Propos recueillis par Emmanuel Vaillant Publié le
Victor Colombani, président de l’UNL : « Nous n’avons pas de mot d’ordre pour les blocages des lycées »
Manifestation du 12 octobre 2010 // © 
A l'heure où les manifestations de jeunes se multiplient à la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites, le président de l’UNL (Union nationale des lycéens) revient sur l’implication de son syndicat en tête des mouvements lycéens.

Quelle est la situation actuelle des mobilisations lycéennes ?
A ce jour, plus de 1000 lycées sont mobilisés et 700 sont bloqués. La mobilisation est grandissante. C’est en train de prendre. Les lycéens se sentent concernés parce que le recul de l'âge de la retraite créera davantage de chômage, et en particulier pour notre classe d'âge. Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy estimait qu’il réussirait à faire passer la réforme tant que les jeunes ne sortiraient pas. La situation est en train de changer.

Comment coordonnez-vous vos actions ?
Pour une manifestation comme aujourd’hui devant le siège du Medef à Paris, c’est une action qui a été décidée par le collectif "La retraire une affaire de jeunes" qui réunit vingt organisations, et relayée par SMS et Facebook. Chaque lycée décide par ailleurs de ses actions en assemblée générale. Car c’est aux jeunes de décider. Là-dessus, le discours de la manipulation n’a aucune réalité. Il cherche juste à décrédibiliser un mouvement. Nous n’avons pas besoin d’être manipulés pour exprimer notre colère.

Craignez-vous des débordements ?
Ce qui est inquiétant c’est de constater que la répression est de plus en plus forte. Le gouvernement a mobilisé les forces de l’ordre dans des proportions démesurées. C'est normal de voir quelques débordements quand il y a un tel déploiement de force.  

Est-ce que vous appelez à d’autres blocages de lycée ?
Une dynamique est lancée. Nous continuons à nous mobiliser. Mais nous n’avons pas de mot d’ordre pour les blocages. Encore une fois c’est à chaque lycée de décider. Et nous serons présent samedi et mardi pour les prochaines manifestations, aux côtés des syndicats de salariés.

 Propos recueillis par Emmanuel Vaillant

Violence et jeunesse : Etat d'urgence, le billet d'Emmanuel Davidenkoff

« Ne pas traiter cette question de l’exclusion de toute une frange de la jeunesse, ne pas évoquer le sort de ceux pour qui le problème n’est pas de travailler jusqu’à 62 ou 65 ans mais pour qui le seul accès à un travail semble improbable, comporte un risque délétère : se réveiller, comme en 2005, dans un pays soumis à l’état d’urgence suite à une nouvelle flambée de violence dans certains quartiers », estime Emmanuel Davidenkoff.

Le directeur de la rédaction de L'Etudiant revient sur les violences en marge des manifestations du 12 octobre 2010, qui coïncident avec l'arrivée en nombre de jeunes dans les cortèges.

Lire son billet intitulé Etat d'urgence


Propos recueillis par Emmanuel Vaillant | Publié le