Villes universitaires : Metz et Saint-Etienne accueillent leurs étudiants

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Villes universitaires : Metz et Saint-Etienne accueillent leurs étudiants
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Les villes universitaires s'intéressent de plus en plus à leurs étudiants. Une dizaine d'entre elles organisent un accueil spécifique à l'occasion de la rentrée universitaire 2009. Parmi elles, Metz et Saint-Étienne se lancent pour la première fois cette année. Deux expériences susceptibles d’en inspirer d’autres. L'enjeu : promouvoir l'image d'une ville jeune, dynamique et culturelle.

Metz veut placer ses étudiants au coeur de la ville

Pour sa première opération de rentrée universitaire, la ville de Metz a misé sur une journée de festivité. « Etudiant dans ma ville » a réuni étudiants et messins le 26 septembre 2009. Cette expérience de rencontre intergénérationnelle a réjouit Hacène Lekadir, adjoint au maire de Metz, conseiller délégué à la vie étudiante : « Tout s’est bien passé, les étudiants ont répondu présents, les messins aussi et il n’y a pas eu d’incidents. »

Au-delà de l’accueil, l’objectif de cette journée était de faire prendre conscience aux messins de l’intérêt des étudiants dans la ville. « On n’est pas repéré sur la carte comme une ville étudiante, lance Hacène Lekadir. Il faut donc arriver à faire de Metz une ville plus étudiante. Cela commence par dire aux 20 000 étudiants : voilà, soyez actifs, imaginatifs et proposez des projets nouveaux ! ».

Une initiative du Conseil local de la vie étudiante

L’initiative de cette journée est née des travaux du Conseil local de la vie étudiante, instance de démocratie participative qui a vue le jour en avril 2009 pour coordonner, impulser et penser les initiatives autour de la vie étudiante. La ville de Metz s’est alors positionnée en complément de ce que proposait déjà l’université. « Les étudiants qui arrivent ont droit à une semaine d’intégration très administrative et cela ne suffit pas», confie Hacène Lekadir. Le jeune élu de moins de 30 ans, s’est appuyé sur son expérience récente en tant que vice-président étudiant de l’université de Metz. « Quand j’étais de l’autre côté, j’ai pu mesurer combien il était difficile de faire quoi que ce soit sans le soutien d’une collectivité. »

La ville de Metz finance, les associations portent les projets

Une dizaine de réunions plus tard, l’opération était ficelée. La ville serait le financeur. Les associations étudiantes porteraient les projets. Au budget : 20 000 €, dont 15 000 € de subventions directes auxquelles s’ajoutent le prêt de matériel et autres dépenses annexes. Résultat, samedi 26 septembre 2009, Hacène Lekadir a pu voir près de 800 élèves ingénieurs défiler sur des chars dans la tenue de leurs écoles. Le conseiller délégué à la vie étudiante s’est joint aux 400 personnes réunies pour une auberge espagnole conviviale. Etudiants et messins avaient amené un plat, une boisson. Deux associations avaient mené un travail spécifique pour associer les étudiants étrangers à ce moment festif.

Ce qui réjouit l’élu, c’est la présence de personnes âgées de la ville, venues se mêler aux étudiants. L’élu a déjà en tête de recommencer cette expérience de rencontre intergénérationnelle « pas compliquée du tout à organiser ». D’ici là, la deuxième édition du festival « Campus on air » occupera l’esprit et l’agenda de l’adjoint au maire. Quelques jours d’animation sur les campus et dans le centre ville sont prévus au printemps 2010.
 

Saint-Étienne veut redorer son image

« Je doute qu’il y ait d’autres villes moins chères que Saint-Etienne pour les étudiants. Surtout avec notre offre culturelle, sportive et de formation. » Julie Poinot, l’adjointe au maire de Saint-Etienne en charge de la jeunesse et de la vie étudiante ne cache pas qu’avec Lyon et Grenoble pas loin, les jeunes ne pensent pas forcément à devenir stéphanois le temps de leur études. La première édition de « Sainté accueille ses étudiants », du 12 au 17 octobre 2009, vise à casser cette image en mettant en avant les atouts de la ville.

Saint-Etienne complète les dispositifs d’accueils existants

« L’idée de structurer un événement pour les 20 000 étudiants de Saint-Etienne, en accord avec nos partenaires a été saluée », se souvient Vincent Mercier,  responsable de la mission jeunesse et vie étudiante de la ville. « Avant, il y avait une fédération des étudiants qui organisait une grosse beuverie à chaque rentrée. »

Ce projet a fédéré l'université Jean Monnet, les établissements culturels et cinémas, le CROUS Lyon Saint-Étienne et le Crédit Agricole Loire Haute-Loire. Vincent Mercier dresse un tableau assez idyllique des conditions de mise en œuvre de cette opération. « On peut parler d'une réelle co-production et d'une parfaite absolue convergence d'objectifs et de point de vue entre les partenaires, précise Vincent Mercier. Nous avons ciblé sur ce que ne faisait pas l’université. En nous appuyant sur un réseau de prévention santé, sur les conduites à risques, notamment. Et sur l’offre culturelle », ajoute-t-il.

L’accent sur le sport et la culture

Réalisée dans le cadre du Plan de mandat, dont l’une des orientations fortes est l'affirmation de Saint-Étienne comme ville d'enseignement supérieur et l'amélioration des conditions de vie étudiante sur le territoire, la semaine d’accueil des étudiants repose sur un budget global de 20 000 € de dépenses directes. « Plus de 50 000 € si l'on considère l'ensemble des coûts indirects : salaires, pertes de recettes pour les équipements partenaires... », précise Vincent Mercier. Le dispositif prévoit également un accueil spécifique pour les étudiants étrangers, sur inscription.

La gratuité totale : un choix trop coûteux

Avec des billets à 16 ou 18 €, le concert de fin de semaine d’accueil reste trop cher pour prétendre accueillir tous les étudiants. Vincent Mercier le justifie par la notoriété montante de La Fouine, groupe de hip-hop, avant de préciser qu’un tiers des billets, d’abord proposés à 12 €, sont partis comme des petits pains. Et que le tout gratuit crée des budgets conséquents. Au-delà de cette opération, la ville propose un Pass qui donne accès à 10 spectacles pour  seulement 10 euros.

Une deuxième édition est déjà prévue. Avec pour objectif de faire davantage participer les associations étudiantes.

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