Vœux 2010 : Nicolas Sarkozy rend "hommage" à la communauté universitaire

Sylvie Lecherbonnier Publié le

« L’année qui s’ouvre sera une année de consolidation de la réforme, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif », a affirmé Nicolas Sarkozy, à l’occasion de ses vœux au monde de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, lundi 11 janvier 2010 sur le plateau de Saclay. « Ma détermination à moderniser le monde de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche est absolument inébranlable. Je vous promets que les moyens seront au rendez-vous, malgré les difficultés. Ce sera la réforme et les moyens. »

Soutien total à ses ministres

Réforme du lycée, autonomie, grand emprunt, opération campus… Nicolas Sarkozy a brossé un bilan de son gouvernement à mi-mandat et apporté un « soutien total à ses ministres » en charge des volets éducation, enseignement supérieur et recherche. Alors que son discours du 22 janvier 2009 avait mis le feu aux poudres et provoqué un mouvement d’ampleur chez les enseignants-chercheurs, le chef de l’Etat a, cette année, exprimé à diverses reprises la « reconnaissance du pays » envers la communauté éducative.

Il a d’abord mis en avant les enseignants du premier et du second degré et justifié la réforme en cours de leur recrutement et de leur formation. Le président veut ainsi « mettre fin à la paupérisation des enseignants. Depuis 20 ans, on a fait le choix de la quantité, peut-être nécessaire, mais la qualité des conditions de vie des enseignants n’est pas allée de pair ».

Autonomie : des ajustements possibles

Le chef de l’Etat a ensuite rendu hommage « aux universités et aux présidents qui ont pris les premiers le risque de l’autonomie, alors que rien ne les obligeait à le faire avant 2012 ». Nicolas Sarkozy s’est félicité de la mise en place de la loi LRU. Il doit recevoir prochainement les présidents d’universités autonomes et tirer les leçons de cette première année de mise en place de la loi LRU. « S’il faut ajuster le dispositif sur tel ou tel point, nous le ferons », prévient-il. Le président de la République juge ainsi « pas normal que tous les membres des conseils d’administration d’universités autonomes, y compris les personnalités extérieures, ne puissent participer à cet acte décisif qu’est l’élection du président d’université. »

« Le pays a besoin de vous »

Nicolas Sarkozy est revenu sur le mouvement des enseignants-chercheurs : « les freins n’étaient pas à l’intérieur mais à l’extérieur. Entre les présupposés idéologiques et les craintes de toutes sortes, on vous paralysait de l’extérieur ».  Et a salué à plusieurs reprises leur travail : « Ce courage d’innover, de s’engager avec audace, en misant sur l’avenir, quitte à bousculer les habitudes, c’est aussi une qualité fondamentale que les enseignants-chercheurs pratiquent dans leurs cours et dans leurs recherches. »

Avant de s’adresser directement à eux : « je vous demande d’être ouverts et audacieux dans la réflexion sur vos structures comme vous l’êtes chaque jour dans l’exercice de votre mission. Au 21ème siècle, les querelles idéologiques, les bastions politiques, les présupposés, les sectarismes n’ont plus lieu d’être. Le pays mobilisera les moyens au service de votre engagement. Le pays a besoin de vous, de votre intelligence, de votre savoir. (…) Depuis deux ans et demi, je suis impressionné par la capacité du monde de l’éducation à comprendre les enjeux et à épouser les changements. Ceux qui décrivent le monde de l’éducation comme un bastion de corporatismes ne vous connaissent pas. Vous avez été tellement échaudés que c’est normal que vous demandiez de voir avant de soutenir », a conclu Nicolas Sarkozy avant de présenter ses vœux. 2010, année de l’apaisement ?

Sylvie Lecherbonnier | Publié le