Xavier Darcos dresse son bilan et son programme d’action pour 2009

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Jeudi 22 janvier 2009, Xavier Darcos présentait à la presse son bilan 2008 et son programme pour 2009. Le ministre de l'Education nationale programme le recrutement de 5000 emplois aidés de médiateurs de la réussite pour lutter contre l'absentéisme scolaire.

En réponse à un article publié la veille dans Le Monde qui lui prêtait des envies de changement de portefeuille, le ministre de l’Education nationale s’est défendu d’avoir achevé son action. "J'en vois qui écrivent que ma mission est terminée. Une lettre de mission c'est une rampe de lancement que vous donne un président. Sur cette rampe, une fusée ne s'arrête pas en cours de route parce qu'elle a décollé. Il faut continuer. Ma lettre de mission s'inscrit dans une perspective beaucoup plus large ».  

5 000 "médiateurs de la réussite" contre l’absentéisme  

Parmi les projets programmés, figure la création de 5000 emplois aidés dans le cadre du plan de relance chargé de lutter contre l’absentéisme des élèves, dès mars 2009. En 2007, l’absentéisme concernait 2,4 % des collégiens, 4,6 % des lycéens et 10,9 % des lycéens professionnels. La mission de ces "médiateurs de la réussite" sera de se rendre au domicile des jeunes peu assidus (à partir de quatre demi journées d'absence non justifiées dans le mois) pour rencontrer les familles et les faire revenir à l’école. Cette mesure a créé le débat, alors que 13 500 postes doivent être supprimés à la rentrée 2009.

Martine Aubry, la secrétaire générale du Parti socialiste a jugé que ce recrutement  n'était "pas du tout approprié à ce qu'on attend aujourd'hui de l'école" et a réclamé des "enseignants formés avec des classes moins nombreuses". Ironie de l’histoire, cette critique ressemble fort à celle que la droite avait émise en 1997, lorsque Martine Aubry avait créé les emplois-jeunes. 70 000 personnes avaient été embauchées pour cinq ans par Claude Allègre sous l’appellation "d’aides-éducateurs". En 2002, la suppression de ces derniers avait été décidée par Luc Ferry, alors ministre de l’Education nationale, et Xavier Darcos, ministre délégué à l’enseignement scolaire.   

Des personnes de terrain  

Xavier Darcos a déclaré que ces personnes sous contrat (de 26 heures par semaine et de deux ans renouvelables) "rendraient un service nouveau que les professeurs ne sauraient rendre". "Imaginez-vous les enseignants se déplacer au domicile des élèves lorsqu’ils sont absents ?", s’est-t-il interrogé. Selon l’entourage du ministre, les médiateurs de la réussite pourraient être plutôt "des femmes de 40-50 ans ou des jeunes qui se destinent aux métiers de l’enseignement, des postes à caractère social" et des personnes qui connaissent les quartiers. Aucune condition de diplôme ne sera requise. Le salaire égalera au moins le SMIC.    

La réforme du lycée... toujours au programme

Enfin, Xavier Darcos a martelé que la réforme du lycée figurait bel et bien dans son plan d’action 2009… même si elle ne figurait pas dans sa lettre de mission. "Je n’ai aucun regret sur la manière dont nous avons procédé. Nous avons repoussé la réforme pour la sauver", a-t-il confié. Richard Descoings, le directeur de Sciences po missionné par Nicolas Sarkozy pour conduire le projet, est chargé d’élargir la consultation. En parallèle, une mission parlementaire devrait également être menée par Benoist Apparu, le député UMP de la Marne."Il n’y a pas de concurrence. C’est très bien que le Parlement veuille s’associer aux travaux. Le président de République et moi-même prendront des décisions en fonction des documents d’orientation que chacun nous remettra", a assuré le ministre. 

Nicolas Sarkozy invite les lycéens à déjeuner

Lors de la présentation de ses vœux aux personnels de l’Education nationale, Nicolas Sarkozy avait déclaré qu’il recevrait une délégation d’une quinzaine de lycéens de Basse-Normandie au Palais de l’Élysée, pour un déjeuner. Promesse tenue. Xavier Darcos, Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse, et Richard Descoings, directeur de Sciences po, chargé de la mission sur la réforme du lycée, étaient également conviés. La discussion, "à bâtons rompus", a porté sur la réforme du lycée et a permis, selon Xavier Darcos, d'accoucher d'une "méthode de travail". Toujours dans l’optique de se rapprocher des jeunes, le président doit également rencontrer les représentants des étudiants le 23 janvier 2009. Martin Hirsch devrait à nouveau être présent mais, cette fois, c’est Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur, qui devrait l’accompagner.

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