Jean-Christophe Sciberras (ANDRH) : "Trop souvent, les écoles lâchent leurs étudiants en stage sans les suivre"

Danièle Licata Publié le
Jean-Christophe Sciberras (ANDRH) : "Trop souvent, les écoles lâchent leurs étudiants en stage sans les suivre"
Jean-Christophe Sciberras, président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines // DR // © 
Directeur RH France de la multinationale Solvay et président de la puissante Association nationale des directeurs des ressources humaines, Jean-Christophe Sciberras estime que les établissements sont responsables des dérives que peuvent subir les stagiaires.

Comment les stagiaires peuvent-ils se prémunir contre les dérives ?

C’est aux écoles de protéger leurs élèves, comme les parents protègent leurs enfants au sein de la famille. C’est un devoir. Or, trop souvent l’école se contente de signer la convention de stage et lâche ses étudiants sans les suivre. Et si cette vigilance de l’école ne se développe pas, l’avenir nous montrera que le vote de la proposition de loi sur les stages présentée par la députée socialiste Chaynesse Khirouni, ne protègera pas plus qu’aujourd’hui les étudiants des abus de certaines entreprises. Les jeunes ont l’obligation de faire un stage et ils sont donc en position difficile pour réagir.

A l'université aussi, les stages sont obligatoires pour valider le master. Que préconisez-vous ?

C’est également à l’université de se porter garante de ses étudiants. Et puis, il serait normal que les inspecteurs du travail se penchent sur les conditions de travail de cette catégorie de personnes, de plus en plus nombreuse, qui travaille ou au moins assure des tâches, mais sans guère de filet de protection. 

Si un jeune stagiaire sent que l’entreprise dépasse le cadre légal, quel conseil lui donneriez-vous ?

Pas facile en pratique. Mais bien souvent, c’est en activant son réseau, un parent, un voisin ou un parrain, qu’un jeune arrive à décrocher un stage.  Alors je lui suggère de repasser par là. Lui seul pourra le mieux intervenir pour que l’entreprise rectifie le tir.

Danièle Licata | Publié le