Nesim Fintz (président de l’UGEI) : « Nous avons besoin d'aides de l'Etat pour créer une école doctorale »

Propos recueillis par Sophie Blitman Publié le
Elu à la mi-décembre 2011 à la tête de l’Union des grandes écoles indépendantes (UGEI), qui rassemble 26 écoles d’ingénieurs et de management, Nesim Fintz, par ailleurs directeur de l’EISTI, réaffirme la volonté de ces établissements privés associatifs de bénéficier d’une plus grande reconnaissance, qui se traduirait par des aides supplémentaires de l’Etat. Ces financements permettraient notamment, selon lui, de développer la recherche et d’envisager la création d’une école doctorale.

Quelles sont vos attentes vis-à-vis du nouveau gouvernement ?

D’une manière générale, nous souhaitons être une force de proposition pour l’enseignement supérieur. Les choses avaient bien avancé avec le précédent gouvernement, notamment en ce qui concerne la contractualisation des écoles , comme le montre l’arrêté du 19 avril 2012 qui fixe le cadre de cette contractualisation . Suite à la contractualisation, l’Agence pour l’évaluation de la recherche et l’enseignement supérieur (AERES) va rendre des visites aux écoles concernées. Une analyse doit être rendue en novembre 2012.
Nous avons toujours eu de bonnes relations avec la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle. J’espère que cela va continuer ainsi, d’autant que le nouveau président de la République a placé la jeunesse et l’éducation en tête de ses priorités. A condition, cependant, de ne pas faire de distinction stupide, ni de comparaison point par point entre l’enseignement supérieur public et l’enseignement supérieur associatif dont nous faisons partie.

Cela signifie davantage de financements publics ?

« Il faut que le gouvernement se rende compte que nous remplissons une mission de service public »

Oui, nous voulons que l’Etat fasse des efforts. Il faut que le gouvernement se rende compte que nous remplissons une mission de service public qui a en définitive un coût moindre que l’enseignement supérieur public : si l’on rapporte la subvention au nombre d’étudiants, une école d’ingénieurs associative coûte en moyenne 1.300-1.400 € à l’Etat. Or, nous sommes encore loin du compte car nous pensions arriver à 4.000 fin 2012, ce qui reste encore inférieur au montant des écoles publiques.
D’autre part, je travaille sur une proposition que je vais soumettre à mon bureau, afin que les parents qui paient la scolarité de leur enfant dans une école privée associative puissent défiscaliser une partie de cette dépense. Les sociétés privées qui donnent des cours particuliers permettent de faire cela, pourquoi pas nos écoles ?

Quels autres dossiers souhaitez-vous mettre en avant durant votre mandat de deux ans de président de l’Union des grandes écoles indépendantes (UGEI) ?

Nous allons essayer de créer une école doctorale, habilitée par le ministère, qui regrouperait des écoles d’ingénieurs et de management associatives et pourrait donc délivrer le titre de docteur. En effet, nous souhaitons développer la recherche dans nos écoles, ne pas être à la traine dans ce domaine. Mais nous avons besoin d’aides de l’Etat pour nous impliquer davantage. J’aimerais que nous puissions déposer des dossiers afin d’obtenir des financements sur des projets, comme cela a été le cas dans le cadre des Investissements d’avenir.

Propos recueillis par Sophie Blitman | Publié le