Excelia : une école du tourisme pour rendre visible son expertise

Agnès Millet Publié le
Excelia : une école du tourisme pour rendre visible son expertise
Excelia ecole de tourisme // ©  Excelia
Il y a 16 ans, l’école de commerce Sup de Co La Rochelle lançait ses premiers programmes spécialisés dans le tourisme. Aujourd’hui devenue Excelia, le groupe a développé cette offre pédagogique, regroupée en une école spécialisée pour gagner en visibilité. Elle ouvre un DBA (doctorate in business administration) pour compléter le dispositif et va créer deux nouvelles écoles thématiques.

C’est en 2005, avec l’ouverture d’un bac+3 et d’un bac+5 que tout commence. L’école de management rochelaise, née en 1988, crée deux programmes dédiés au tourisme, à côté de son offre d’école de commerce.

Pourquoi ? Ce sont les professionnels du tourisme de l’hôtellerie de plein air qui ont frappé à la porte. "Ils manquaient de managers compétents pour leur secteur, qui est un peu à part. On ne vend pas du tourisme comme un autre produit", explique Pascal Capellari, directeur des écoles spécialisées d’Excelia.

Car s’il existe des formations d’excellence dans l’hôtellerie et la restauration notamment en Suisse, elles n’ont pas l’orientation management.

"Les directeurs d’hôtels se formaient sur le tas alors qu’il y a un savoir-faire français dans le management du tourisme. Il y avait un intérêt d’avoir une école sectorielle, cela n’existait nulle part. C’était une évidence de territoire de le faire ici, à La Rochelle, qui est très touristique. Nous avons depuis contribué à professionnaliser le secteur", ajoute le directeur des écoles spécialisées.

Structurer le groupe Excelia en écoles spécialisées

Pendant plusieurs années, l’établissement privé labellisé Eespig, triplement accrédité, fait côtoyer ses formations de management et celles de tourisme. Puis, en 2017, est créée une école du digital. Et, à partir de 2018, l’ancienne Sup de Co La Rochelle se rebaptise Excelia.

"Nous avons réfléchi au changement de marque et à la stratégie de groupe. Le terme business school ne recouvrait pas l’expertise tourisme. Nous avons décliné la marque en écoles, avec des périmètres clairs, pour que le public, les professionnels et les accréditeurs s’y retrouvent", développe Pascal Capellari. Se lance alors l’Excelia Tourism and hospitality school.

"Avec ses formations, ses équipes et son comité de perfectionnement, nous sommes bien dans une logique d’école", note-t-il. Autre avantage : en séparant les programmes, cela permet de concentrer les exigences académiques des accréditeurs nationaux et internationaux sur le PGE, donnant plus de libertés aux écoles spécialisées d’Excelia.

La Tourism and hospitality school s’enorgueillit toutefois d’être la seule école française certifiée TedQual, un label du tourisme décerné par l’Organisation mondiale du tourisme, sous l’égide des Nations Unies.

Par ailleurs, aux côtés des écoles déjà existantes - la business school, la Tourism and hospitality school, la digital school, l’Excelia Academy et l’Excelia Executive education - l’établissement va créer deux écoles. La première spécialisée dans l'immobilier sera lancée à La Rochelle et Tours, à la rentrée 2021. Puis, en 2022, une école sera proposée sur la thématique santé.

Structuration en grande école de management dans le tourisme

Au fur et à mesure, l’offre de formation en tourisme s’est étoffée : huit spécialisations de bachelor in tourism and hospitality management s’ouvrent (événementiel, tourisme sportif, sommellerie, digital...), avec la possibilité d’un double diplôme licence de l’Université d’Angers (ESTHUA). Au niveau master, quatre MSc, dont certains 100% en anglais, sont créés.

En 2020, cette stratégie s’accélère avec le rachat par Excelia de l’Escem, son ancienne alliée au sein de France Business School (établissement qui a réuni quatre écoles de commerce, de 2013 à 2015). Excelia se déploie alors à Orléans et Tours.

Tours est un atout pour l’école de tourisme puisque cette ville, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, est à la croisée de 22 grands sites, comme Chambord ou Chenonceau. L’école, qui compte 400 étudiants de bachelors et 200 en master, vise les 1.000 étudiants en 2025, notamment via l’ouverture de programmes de tourisme sur ce nouveau campus.

L’autre nouveauté, c’est le doctorate in business administration tourism & hospitality management, lancé en ligne, en juin 2021, avec le Business Science Institute (Luxembourg). D’un coût de 25.000 €, il est destiné au senior management et veut "répondre au besoin d’une prise de recul nécessaire dans un secteur en pleine révolution".

"L’école de tourisme veut maintenant affirmer sa place et ce qu’elle est : c’est-à-dire une grande école de management dans le tourisme, avec de la recherche, pour que le public nous connaisse mieux", insiste le directeur des écoles spécialisées d’Excelia. Mais pas question de filialiser cette école. "Nous voulons garder une logique de groupe, déclinée en marques, avec un partage des fonctions support", ajoute-t-il.

L’école veut valoriser son expérience, qu’elle croise avec son autre domaine d’expertise qu’est la RSE. Parmi les prochaines spécialisations à ouvrir figure le tourisme durable.

Les enjeux de la recherche en tourisme

Parmi les 75 enseignants-chercheurs de l’école, 15 travaillent sur la question du tourisme. Ils sont rassemblés au sein du Tourism management institute (TMI). Au-delà des fragilités induites par la crise sanitaire, ils réfléchissent aux nouvelles stratégies à déployer dans le secteur : rôle de l’IA dans la personnalisation de l’expérience, tourisme durable…

Jean-Pierre Helfer, directeur de la recherche d’Excelia, explique : "nous voulons que ce que trouvent les chercheurs puisse avoir des conséquences sur les pratiques managériales ou les pratiques sociales. Et qu’elles aient un impact pédagogique sur nos étudiants".

Un observatoire du tourisme est également créé pour répondre à des questionnements concrets des acteurs locaux. Enfin, une chaire Wellness et un projet "Intelligence des patrimoines", avec Tours et Orléans, complètent le dispositif.


Quelles passerelles avec la business school ?
Selon Pascal Caperalli, entre le programme grande école d’Excelia et l’école de tourisme, "il n’y a pas de concurrence sur le recrutement étudiant car elles ne s’adressent pas aux mêmes profils : les étudiants qui arrivent en PGE sont issus de classes prépa. Depuis le post-bac, ils veulent se garder les portes ouvertes. Tandis que ceux qui s’orientent vers le tourisme ont le goût de l’international, des langues, du tourisme depuis le lycée !"

Pour les élèves du PGE, si l’envie de tourisme vient pendant le cursus, il est possible de choisir de faire l’un des MSc tourisme, en double diplôme.

Agnès Millet | Publié le