Idex : les quatre projets franciliens restent dans la course, Toulouse sort du jeu

Laura Taillandier, Laura Makary - Mis à jour le
Idex : les quatre projets franciliens restent dans la course, Toulouse sort du jeu
Sur les cinq dossiers déposés, un seul est définitivement écarté par le jury international. // ©  Camille Pons / C. Stromboni / Sorbonne université / U Paris-Saclay / U P. Descartes
Les résultats sont tombés pour les cinq projets en lice pour l'Idex lundi 19 mars 2018. Si celui de Sorbonne université est définitivement confirmé, PSL, Paris-Saclay et l'Université de Paris obtiennent une période probatoire. Et Toulouse sort définitivement de la course.

Le verdict tant attendu est enfin tombé. Sur les cinq projets en lice pour l'Idex, quatre continuent sur leur lancée et un est définitivement écarté des Initiatives d'excellence. Sorbonne université est confirmé et bénéficiera d'un financement annuel sans limitation de durée.

Quant à Paris Sciences et Lettres et Paris-Saclay, ils voient leur période probatoire allongée pour la deuxième fois. Celle-ci ne pourra pas excéder trente mois, le temps d'atteindre "définitivement leur objectif et de créer une grande université de recherche aux standards internationaux", précise le Secrétariat général pour l'investissement, à l'annonce des résultats.

L'USPC (Université Sorbonne-Paris-Cité), qui présentait un nouveau projet, baptisé Université de Paris, obtient le feu vert du jury international et décroche l'Idex pour une période probatoire de quatre ans.

Quant à Toulouse, après avoir été exclu de la course aux initiatives d'excellence en avril 2016, le regroupement sort définitivement de la course, "faute d'une réelle adhésion de tous les acteurs à une véritable démarche de transformation, qui réponde aux objectifs de l'action Idex", justifie le Secrétariat général pour l'investissement.

Les neuf critères du jury

Pour trancher, le jury s'est concentré sur neuf critères, attribuant à chaque projet une note allant de A à C. Les trois premiers concernent le potentiel scientifique du projet, que ce soit en matière de formation, de recherche ou d'innovation. Les trois suivants s'intéressent à la transformation institutionnelle (université cible, vie de campus, visibilité internationale). Enfin, les trois restants portent davantage sur la gestion des changements induits par le projet en termes de politique de ressources humaines, de partenariats et de gouvernance.

Pour l'Université Paris-Saclay, qui avait présenté son nouveau modèle le 21 novembre 2017, c'est une nouvelle étape qui commence. En avril 2016, La Comue avait vu sa période probatoire allongée par le jury Idex. Il aura fallu que l'École polytechnique sorte de l'équation, embarquant avec elle dans son nouveau projet quatre autres écoles d'ingénieurs, pour que la Comue puisse imposer sa dernière mouture.

Le nouvel ensemble, qui entend se structurer en 2020 autour d'un nouvel établissement au statut dérogatoire d'EPSCP, intégrera autour des composantes de l'actuelle université Paris-Sud, des écoles membres (parmi lesquelles CentraleSupélec, ENS Paris-Saclay, l'Institut d'optique Graduate school, AgroParisTech et l'IHES). L'UVSQ et l'université d'Évry rejoindront le projet en 2025, en disparaissant au profit du nouvel établissement.

À Paris, la course continue

Dans cette relance de la course aux Idex, Sorbonne université est donc le seul projet à être définitivement confirmé. Le regroupement rejoint d'autres sites, tels que Strasbourg ou Bordeaux, qui avaient obtenu le label de façon pleine et entière en avril 2016. À cette même date, le projet associant Paris-Sorbonne et l'UPMC avait vu sa période probatoire renouvelée de vingt-quatre mois. Le temps nécessaire, selon le jury, pour permettre aux deux universités de fusionner. C'est chose faite le 1er janvier 2018. Le nouvel établissement, présidé par Jean Chambaz, rassemble plus de 54.000 étudiants.

Du côté de l'USPC (Université Sorbonne-Paris-Cité), la confirmation tant attendue par les porteurs du nouveau projet Idex a bel et bien eu lieu. Après avoir vu sa labellisation Idex stoppée en avril 2016, le regroupement parisien s'était lancé dans un projet de fusion, réunissant quatre universités, Paris 3, Paris 5, Paris 7 et Paris 13. Cette dernière était sortie du jeu, avant d'être suivie par Paris 3 quelques mois plus tard.

Finalement, c'est le projet bâti autour de la fusion de Paris 5 et de Paris 7, baptisé "Université de Paris", qui aura eu les faveurs du jury international. Autour de ce noyau dur, qui doit voir le jour au 1er janvier 2019, plusieurs partenaires "non intégrés" graviteront, à savoir les autres membres actuels de l'USPC, parmi lesquels Sciences po, Paris 13, ou encore Sorbonne-Nouvelle.

Dernier regroupement parisien concerné par ce résultat Idex, Paris Sciences et Lettres voit sa période probatoire allongée, tout comme Paris-Saclay. Le site a maximum trente mois pour confirmer "les évolutions positives" constatées par le jury international et traduire ces efforts par "la création d'une université suffisamment intégrée et dotée des moyens de mettre en œuvre une stratégie unifiée de formation et de recherche", est-il précisé dans le communiqué du Secrétariat général pour l'investissement.

Clap de fin pour l'Idex toulousain

Toulouse, comme l'USPC, se frottait ici à son deuxième exercice Idex, son projet initial ayant été écarté en avril 2016. Si le jury a reconnu l'émergence d'une nouvelle dynamique, il a toutefois jugé l'adhésion des acteurs locaux au projet insuffisante.

Baptisé Uniti 2018, la nouvelle version du projet toulousain reposait sur une université intégrée regroupant quatre établissements (UT2J, UT3, l'INP et l'Insa) et entendait ainsi profiter de la création de la catégorie d’établissement public expérimental, qui devrait pouvoir voir le jour après le vote du projet de loi "pour un État au service d'une société de confiance"

Dans ce nouveau scénario, Toulouse 2 et 3 perdaient leur personnalité juridique au profit d'une université de Toulouse (UT), progressivement structurée en collèges. Un sujet sensible, notamment sur le campus de l'université de Toulouse 2-Jean-Jaurès, où une majorité d'étudiants et de personnels ont affiché leur opposition au projet en décembre.

La ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vidal, devrait réunir dans les prochains jours les acteurs du projet, pour réfléchir à un accompagnement des acteurs du site toulousain "dans la construction d'un projet ambitieux à la hauteur de son potentiel".

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