La formation continue, nouvelle voie de développement pour Supméca

Violaine Cherrier Publié le
La formation continue, nouvelle voie de développement pour Supméca
Supméca souhaite développer la formation continue avec des pédagogies innovantes. // ©  Supmeca
Supméca, l’école d’ingénierie mécanique et numérique membre du groupe ISAE, crée un département Executive Education dédié. Objectif : développer la formation professionnelle autour d’un modèle pédagogique innovant, le blended learning.

En 2020, l’école entend donner un coup d’accélérateur à son offre de formation professionnelle dédiée principalement à des cadres en poste souhaitant renforcer certaines compétences techniques. À cette fin, l’école lance un nouveau diplôme d’établissement : l’EME ou Executive Master of Engineering, à la façon d’un MBA pour les ingénieurs.

Un changement de dimension

Dès avril 2020, l’école ouvrira ainsi en France son premier EME en logistique, suivi, en septembre, par trois autres masters en finance d’entreprise, en ingénierie financière et en gestion de la complexité, formation "plus généraliste". Un cinquième master data ingénierie devrait également être lancé en juillet. Et pour ce faire, l’école peut d’ores et déjà s’appuyer sur l’expérience du premier déploiement de son EME Logistique en Afrique francophone.

"L'EME Logistique est déjà proposé en Afrique depuis 2018 sous la marque Institut supérieur de mécanique – Paris (ISM Paris) en partenariat avec l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan et la Compagnie académique de formation. Il a déjà formé 200 élèves, explique Alain Rivière, directeur général de Supméca. La deuxième promotion sera bientôt diplômée et nous allons accueillir la cinquième en mars prochain."

Au total, parmi les quatre formations proposées, 450 auditeurs de 17 nationalités (principalement de Côte-d’Ivoire et du Burkina Faso) ont déjà été formés, mobilisant 19 enseignants, dont la moitié issue de Supméca.

Si la formation continue représente actuellement 10% des ressources propres de Supméca, l’école espère doubler voire même tripler de volume dès 2021 à la suite de son lancement sur le marché français.

La pédagogie du "blended learning"

Conçus par des experts reconnus à l’international, les masters se déroulent sur une année maximum, découpée en modules d’un mois délivrés selon la méthode de "blended learning".

Le cursus se déroule en ligne et en pédagogie inversée via la plate-forme Moodle, incluant un séminaire mensuel. Les cours sont dispensés en présentiel ou à distance sous forme de visioconférence et permettant de mener des études de cas en groupe. Chaque module est ensuite validé par un examen sur la plate-forme ManagExam.

Ce concept permet aux apprenants de continuer à travailler en parallèle. "Nous sommes sur un modèle de pédagogie active : chaque session débute par des exercices et des problèmes à résoudre. Nous mettons à la disposition des étudiants un "chat" pour qu’ils puissent s’entraider ou échanger avec des professeurs", précise Alain Rivière.

La méthode semble porter ses fruits puisqu’elle s’avère plus efficace et beaucoup moins chère qu’un enseignement classique : le master 1 est ainsi proposé à 1.400 euros et le master 2 à 2.800 euros par apprenant.

Un esprit de promotion sociale

L’EME 1, proposé uniquement en finance et en logistique, s’adresse à un public diplômé d’un bac+3 avec une expérience professionnelle significative. L’EME 2 s’adresse quant à lui à un public expérimenté diplômé d’un bac+4 (M1 ou Maîtrise). Les EME concernent plus particulièrement des "ingénieurs maison", c’est-à-dire des collaborateurs qui exercent la fonction d’ingénieur sans en avoir la certification, et les alumni qui aspirent à devenir cadres supérieurs.

"Nos EME ont une véritable vocation à jouer un rôle d’ascenseur social pour permettre à des ingénieurs de développer leurs compétences et de briser le plafond de verre en entreprise. Peu d’écoles d’ingénieurs proposent de la formation continue, souvent par manque de temps et de moyens humains. Notre modèle permet ainsi de combler un vide grâce à une organisation moins chronophage." Prochaine étape : présenter la formation "en direct" aux apprenants potentiels (via LinkedIn notamment) puis aux DRH.

Destinés dans un premier temps au marché francophone, les supports de formation pourraient être, à terme, proposés en anglais afin d’ouvrir des formations en Asie, à commencer par la Thaïlande, et en Afrique anglophone.

Autre axe de développement envisagé : le déploiement du "blended learning" au sein de la formation initiale. L'année 2020 devrait donc marquer un véritable tournant pour l’école, dont le campus va évoluer dans le cadre des JO 2024. Un accord financier a en effet été trouvé avec l’État pour subventionner, entre autres, le projet d’un nouveau restaurant universitaire.

Violaine Cherrier | Publié le