Luc Chatel en visite à Amiens, pour la plateforme d’orientation en ligne de l’ONISEP

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Luc Chatel n’arrête pas. Mercredi 9 septembre 2009, le ministre de l’Education nationale a poursuivi son marathon en visitant la première plateforme régionale multimédia « Mon orientation en ligne » à Amiens. Mis en place par l’ONISEP en mars 2009, sous Xavier Darcos, cet outil est destiné aux jeunes (collégiens, lycéens, étudiants) et à leur famille. Du lundi au vendredi, de 10 h à 20 h, une douzaine de personnes (davantage lors de la « haute saison » en février-mars ou mai-juin-juillet) répondent par mail, tchat (www.monorientationenligne.fr ) ou téléphone (0.810.012.025, n° gratuit) aux questions sur l’orientation.

Un thème cher au ministre qui devrait constituer un volet phare de la future réforme du lycée. « Aujourd’hui, à 14 ans, on est orienté pour la vie, sans avoir la possibilité de revenir en arrière, et sans être véritablement acteur de son orientation », déplore Luc Chatel. Et de rappeler que 120.000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification chaque année. « Il faut voir comment faire évoluer cela. Il faut passer d’un système subi et irréversible à un système évolutif et réversible ». Une idée déjà martelée lors de la conférence de presse de rentrée du ministre.

Les co-psys en renfort

Luc Chatel a donc salué la création de la plateforme multimédia de l’ONISEP. Ce service « apporte une réponse moderne et interactive aux questions que se posent les jeunes, en se plaçant du point de vue de l'élève », s'est félicité le ministre. Toutefois, les utilisateurs ne doivent pas s’attendre à des réponses précises sur leur cas personnel. Derrière leur écran ou leur combiné, les « experts » sont surtout là pour aiguiller : ils informent dans les grandes lignes sur les métiers et les formations, poussent leurs interlocuteurs à mener leur propre enquête auprès des établissements, renvoient vers les sources de documentation estampillées ONISEP (lire l’article sur letudiant.fr « J’ai testé monorientationenligne.fr »)...

Diplômés de bac + 3 à bac + 5, comme Hakima, jeune contractuelle titulaire d’une licence en sciences de l’éducation, ils sont supervisés par des conseillers d’orientation psychologues ou des documentalistes. Face à des questions très pointues ou des cas plus complexes – par exemple, pour une réorientation après un BEP – ils proposent de prendre rendez-vous avec un co-psy dans le service d’orientation le plus proche. Suffisant pour rassurer la profession ? Interrogé sur les conseillers d’orientation, Luc Chatel déclare : « Leur mission est utile. Mais il faut élargir les sources d’information ».

Professeurs tuteurs

Dans cette optique, le ministre de l’Education nationale souhaite également développer un outil de géolocalisation sur l’insertion professionnelle. « Il faut arrêter de mentir aux jeunes en les laissant s'inscrire dans des filières où il n'y a pas de débouchés », a-t-il décrété. En outre, Luc Chatel n’exclut pas de faire appel aux enseignants. Moyennant rémunération, les professeurs volontaires pourraient jouer le rôle de tuteurs. L’idée a un air de déjà-vu. Dans son rapport, Richard Descoings, chargé de la mission lycée par l’Elysée, proposait ainsi la mise en place d’adultes référents pour chaque lycéen dans les établissements.

Six plateformes régionales en 2010

Depuis mars 2009, le site monorientationenligne a reçu 60.000 visites. Le tchat est le moyen de communication le plus utilisé, notamment par les collégiens de 4e et 3e (50 % des « tchateurs »). Les lycéens utilisent davantage le mail (40 % des utilisateurs) et les parents restent attachés au téléphone (75 %). Après Amiens, cinq autres plateformes régionales (Ile-de-France, Nantes, Bordeaux, Grenoble, Antilles) devraient s’ouvrir d’ici décembre 2009. Pour ce faire 2,6 millions d’euros ont été mis sur la table pour les locaux et la technique. Il faudra ensuite ajouter le coût du personnel.

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