Mastérisation : des études financièrement moins rentables ?

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Avant la mastérisation, un étudiant réalisant un parcours sans accroc à l’université et en IUFM, commençait à percevoir son premier salaire, la cinquième année après le bac s’il avait réussi son concours pour devenir enseignant. Désormais, c’est au plus tôt, à partir de la sixième année qu’il sera rémunéré en tant que fonctionnaire-stagiaire.

Ce recul d’une année de la rémunération va-t-il être compensé par la hausse des salaires dans l’Education nationale (hausse effective sur les huit premières années de carrière à la rentrée 2010 ) et les aides financières accordées désormais aux étudiants inscrits dans les nouveaux masters métiers de l’enseignement ? Tout dépend en fait de la situation sociale de l’étudiant, comme le montre l'enquête exclusive publiée sur letudiant.fr "Devenir prof : des études plus chères avec la masterisation ? " ce mercredi 15 juin 2010.

Un étudiant boursier échelon 6 (c’est-à-dire qui touche le plafond de la bourse), huit ans après avoir eu son concours et à condition qu’il ait cumulé toutes les aides existantes au cours de ses études, enregistre un solde positif de 44 €. Explications : il loupe, certes, une année de rémunération à 16 100 €, mais peut cumuler jusqu'à 9 640 € d’aides pendant ses études, avant de bénéficier du bonus de 6 504 € sur ses huit premières années de carrière.

Pour un non boursier, en revanche, le manque à gagner dépasse les 5 000 € (- 5 602 € exactement), car les aides sont moindres (4 225 € maximum). Combien d’étudiants sont boursiers dans un IUFM ? Impossible à savoir, mais ce qu’on sait c’est qu’à peine plus d'un tiers des étudiants en master à l'université sont boursiers (27,3 %), et qu’aujourd’hui, sur 100 boursiers à l’IUFM, 15 sont à l’échelon 6. Conclusion : pour la grande majorité des futurs profs, le solde de la mastérisation s’avère négatif.

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