S. Retailleau : "Être ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, c’est d’abord être ministre des étudiants"

Clémentine Rigot Publié le
S. Retailleau : "Être ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, c’est d’abord être ministre des étudiants"
La ministre de l"Enseignement supérieur Sylvie Retailleau // ©  Clémentine Rigot
Lors de sa conférence de rentrée, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, liste les grands chantiers qui concernent les acteurs du supérieur ainsi que les étudiants, dans les mois et les années à venir.

"Gagner la bataille de l’orientation". C’est la boussole qui semble guider les mesures et les travaux annoncés par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le vendredi 8 septembre, lors de sa conférence de presse de rentrée.

Vers un label de l’enseignement privé ?

Pour se rapprocher de cet objectif, le ministère souhaite tout d'abord "améliorer la transparence de l'offre de formation du supérieur, grâce à une mission plus claire, plus lisible de l'enseignement supérieur privé", alors que ce dernier accueille près de 25% des effectifs étudiants.

Pour ce faire, la ministre esquisse le développement d'un label pour améliorer la lisibilité de l’offre de formation, notamment pour "les familles et les futurs jeunes étudiants en formation initiale, qui ont besoin d'accompagnement, de suivi et d'une pédagogie adaptée à leur profil".

Un label de qualité reposant sur des critères spécifiques - en cohérence et sans redondance avec les labels existants.

Parmi ces critères, sont cités "le temps consacré à l'accompagnement de l'étudiant et la construction de son projet professionnel", "l'acquisition de compétences transversales" ou encore "la stabilité de la gouvernance de l'établissement".

Un travail de concertation sera mené dans les prochains mois, afin de donner naissance à cette nouvelle labellisation.

Le deuxième volet de la réforme des bourses se précise, pour la rentrée 2025

Cette conférence a également été l’occasion pour la ministre de revenir sur la réforme des bourses sur critères sociaux, dont le premier volet, annoncé au printemps, a été mis en place, lors de cette rentrée.

"Être ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche c’est d’abord être ministre des étudiants", affirme Sylvie Retailleau en préambule. Elle met en avant ce chantier de revalorisation qui met les jeunes au cœur du projet du ministère, basé sur l'action "pour la justice sociale", en aidant "mieux celles et ceux qui en ont le plus besoin".

Augmentation de 37 euros par mois pour tous les échelons, entrée de 35.000 étudiants dans le système de bourses, bascule à l’échelon supérieur pour 140.000 boursiers... Sylvie Retailleau a listé les mesures déjà mises en place.

Concernant le deuxième volet, elle indique vouloir tendre, sur le long terme, vers un système "plus linéaire", pour "neutraliser les effets de seuils". "Ce modèle devra être mis en place, au plus tard, pour la rentrée 2025", ajoute-t-elle.

Et la ministre de rappeler également les engagements pris en matière de restauration et de logement étudiant, notamment l'objectif d'effectuer la rénovation de 12.700 logements - dont 4.000 en cours - d’ici la fin du quinquennat.

Plateforme Mon Master : les premiers enseignements

Sept mois après sa mise en service, Sylvie Retailleau dresse le premier bilan de la plateforme Mon Master, inspiré de Parcoursup. Cette année, "156.000 candidats ont pu recevoir une proposition d'admission", précise la ministre, soit près de 10.000 étudiants de plus que l’an dernier, rappelant qu'un "retour d'expérience" allait être réalisé pour améliorer la plateforme.

Parmi les pistes de travail, la ministre cite notamment la mise en place, l'année prochaine, d'une "phase complémentaire". Par ailleurs, les chiffres définitifs d’admission via Mon Master devraient être rendus publics à la fin octobre, date des dernières entrées possibles dans les formations.

Se pencher davantage sur l’insertion professionnelle

"Une orientation réussie passe aussi par un meilleur continuum orientation-formation-insertion", , a rappelé Sylvie Retailleau, mentionnant la création, en 2022, du projet "Insersup".

Son but ? Mesurer l'insertion professionnelle des sortants de l'enseignement supérieur et permettre "d'informer en toute transparence sur les débouchés professionnels des formations", avec notamment des informations sur la rémunération et le temps de travail.

D’ici 2024, ces données devraient être disponibles directement sur les pages des formations de Parcoursup et de Mon Master.

1 milliard d’euros disponible dans les fonds de roulement des universités

La ministre est également venue apporter des précisions au discours qu’elle a tenu, mercredi 30 août, lors du congrès de France Universités. En effet, elle avait préparé les présidents d’établissements à ne pas "attendre de miracle" de la part du ministère sur la question des budgets.

"Au niveau des universités, il y a environ un milliard d’euros de fonds de roulement, non utilisé, non fléché", note la ministre.

"Nous avons tous la responsabilité de contribuer à un moment de difficulté du budget, et c’est ce qu'on demande aux universités ", poursuit Sylvie Retailleau.

Elle souligne, par ailleurs, que les projets déjà en cours ne seraient pas concernés par ces mesures d’austérité, tout comme ceux concernant la rénovation thermique des bâtiments.

15 millions d’euros pour les IUT

Cette conférence a également été l'occasion de mettre l'accent sur les IUT et les formations qu'ils proposent. En effet, "15 millions d’euros par an vont être mobilisés" en faveur de ces établissements, indique la ministre.

Un million d'euros seront consacrés à la création de nouveaux départements de BUT, avec à terme près de 600 nouvelles places. Et 14 millions seront mobilisés pour permettre le déploiement de la 3e année de BUT sur l'ensemble du territoire. Une quarantaine d’IUT, où les taux d’encadrement doivent être renforcés, bénéficieront d'un soutien plus important.

Parallèlement, une "attention toute particulière sera portée pour les 12.000 enseignants agrégés ou certifiés affectés dans les établissements d’enseignement supérieur", a fait savoir le ministère, soulignant l’importance du rôle de celles et ceux qui "transmettent leurs savoirs essentiellement dans les licences et les BUT".

En ce sens, Sylvie Retailleau a ainsi annoncé une revalorisation de la prime d'enseignement supérieur, effective depuis le 1er septembre 2023, pour un montant de 2.785 euros.

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