Ce sont des métiers encore peu connus - mais pour lesquels les employeurs affichent déjà des besoins significatifs, et qui sont promis à une forte demande. Dans leur dernière "revue des tendances", l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) et CESI, avec son école d’ingénieurs, braquent le projecteur sur une douzaine de métiers "émergents", dans les secteurs de la construction, de l’industrie et de la data : ingénieur en fabrication additive, développeur Internet des objets, architecte cybersécurité…
Des salaires plus élevés que la moyenne
Présentée lors de l’inauguration du nouveau campus du CESI, à Nanterre, l’étude s’inscrit dans le cadre du projet "Défi&Co", financé dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), et qui vise à mettre sur pied des cursus dans les domaines technologiques porteurs pour former au moins 10.000 personnes aux emplois de demain.
"Il s’agit à la fois d’explorer les tendances technologiques, de comprendre les nouveaux métiers et d’identifier les besoins des entreprises et les compétences liées, indique Pierre Lamblin, directeur données, études et analyses à l’Apec. Pour ces emplois, les rémunérations sont souvent plus élevées que la moyenne des salaires des cadres." Un éclairage qui peut s’avérer précieux pour les futurs diplômés, à l’heure de choisir leur orientation.
BIM, internet des objets, cobotique
Les douze métiers présentés sont, pour l’essentiel, bien implantés dans les entreprises et identifiés par les recruteurs et les établissements de formation. Le BIM ("Building Information Modeling", ou modélisation numérique du bâtiment), par exemple, est largement intégré par les acteurs de la construction - y compris les grosses PME. Et il est désormais présent dans les programmes des écoles d’ingénieurs du secteur. D'autres métiers sont plus émergents, comme les experts en cobotique ou en IA (Intelligence artificielle).
"Tous nos élèves sont formés au BIM depuis plusieurs années", indique Jérome Lebrun, directeur de l’Esitc (Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction) à Caen, qui lance même un centre de compétences dédié à ce sujet. La simulation numérique, l’Internet des objets ou l’impression 3D sont déjà bien ancrés dans les entreprises… et dans les programmes des écoles.
Des métiers qui réclament de la polyvalence et du "savoir-être"
Mais l’étude présente un autre intérêt : elle offre, pour chacun des métiers concernés, une analyse très complète des compétences requises (techniques, mais aussi comportementales), des perspectives d’évolution ainsi que des formations recherchées. Avec en prime un focus sur les rémunérations, le nombre d’annonces reçues par l’Apec selon les régions et des exemples d’offres d’emploi.
La plupart des métiers analysés affichent plusieurs points communs. D’abord, ils réclament à la fois une bonne dose d’expertise et une grande polyvalence. Ensuite, on y observe une exigence croissante d’agilité : les cloisons disparaissent entre les différents domaines d’activité, l’informatique est omniprésente, les approches systémiques se répandent. Enfin, les entreprises sont très attentives à ce qu’on appelle les "soft skills" : au-delà des compétences techniques, le "savoir-être" est indispensable.
Douze métiers identifiés par le CESI et l’Apec
Bâtiment du futur
-BIM manager
-Ingénieur en efficacité énergétique
Production et maintenance industrielle
-Consultant PLM ("Product life management")
-Développeur Internet des objets (IoT)
-Ingénieur cobotique
-Ingénieur en fabrication additive
-Ingénieur en réalité virtuelle/réalité augmentée-Ingénieur en simulation numérique
Data
-Ingénieur en intelligence artificielle (IA)
-Chief data officer (CDO)
-Consultant cybersécurité-Architecte cybersécurité